L'agence a affirmé vendredi qu'elle s'inquiétait que la société, qui compte plus de 2000 employés au Canada, dont près de 900 au Québec, ne parvienne pas à respecter ses obligations financières, compte tenu de la situation économique qui s'avère encore pire que prévu.

La détérioration de l'économie américaine, l'an dernier, a engendré une chute rapide du nombre de cargaisons en caisses en carton ondulé ainsi que de la demande en cartons-caisses, a expliqué la compagnie dans un rapport.

Et la demande ne se redressera vraisemblablement pas, puisqu'il est prévu que l'activité économique en Amérique du Nord demeure faible tout au long de 2009.

Les revenus de la compagnie, dont le siège social se trouve aux Etats-Unis, seront restreints si, en raison de la réduction de la demande, elle se voit obligée de réduire sa production et qu'elle ne peut pas hausser ses prix, a expliqué DBRS.

Des bénéfices affaiblis pourraient nécessiter un financement par emprunt plus important dans des marchés à crédit qui sont en souffrance. Smurfit-Stone possède toutefois déjà un ratio d'endettement qui est élevé et la compagnie risque de devoir refinancer sa facilité de crédit renouvelable de 800 millions $ en novembre.

Le Wall Street Journal a rapporté, cette semaine, que Smurfit-Stone avait informé ses prêteurs qu'elle pourrait se placer sous la protection de la cour contre ses créanciers.

Un porte-parole de la compagnie n'a pas voulu commenter la nouvelle.

"Toutes nos installations et nos opérations se concentrent sur la création de produits et de services d'une valeur ajoutée pour nos clients", s'est contenté d'affirmer Mike Mullin, en entrevue.

Le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) a indiqué que l'échec possible de Smurfit-Stone représentait un signe clair que le gouvernement fédéral doit agir pour aider l'industrie forestière.

Le vice-président du SCEP-Québec, Renaud Gagné, a affirmé que le gouvernement n'avait toujours rien fait même si le secteur forestier est en difficulté depuis deux ans, des régions entières de la province ayant été touchées par des fermetures d'usines tant temporaires que définitives.

"On espère très sincèrement que le budget de la semaine prochaine démontrera qu'ils ont compris l'ampleur des problèmes", a souligné par voie de communiqué M. Gagné, dont le syndicat représente les travailleurs des cinq usines de la compagnie au Québec.

Smurfit-Stone exploite 18 établissements au Canada, dont deux papeteries et deux autres usines à Montréal. Plus de 900 personnes travaillent pour l'entreprise dans la métropole.

A la fin de la dernière année, plus de 340 travailleurs ont perdu leur emploi au Québec et en Ontario, alors que la compagnie a mis fin aux opérations de deux usines, au moment où la situation économique ne cessait de se détériorer.