L'industrie se féminise à petite vitesse


Édition du 12 Septembre 2015

L'industrie se féminise à petite vitesse


Édition du 12 Septembre 2015

Mettre en avant sa capacité à tisser des liens

Maria Soklis, vice-présidente de Cox Automotive Canada, est une star dans son domaine. La jeune femme a trouvé sa place depuis plusieurs années au sommet des entreprises automobiles les plus importantes du pays. Après ses études, elle a oeuvré chez GM Suisse avant d'être mutée au Canada. À la suite d'une pause pour fonder sa famille, elle s'est jointe à Kia Canada, à titre de vice-présidente et chef de l'exploitation, où elle est restée neuf ans. Au début de 2015, elle a fait le saut chez Cox Automotive, une importante entreprise nord-américaine de services automobiles et d'encans, dont elle assure le développement au Canada.

Au cours de sa carrière, Maria Soklis a mis en avant sa condition féminine et sa capacité à tisser des liens. Chez Kia, elle a implanté une gestion participative. «Chez Cox, je ne ressens pas la différence des genres. Il y a plus de femmes à des postes d'autorité ici que dans n'importe quelle autre entreprise que j'ai connue.»

Le défi reste cependant de gérer sa carrière. Les plus hautes fonctions du milieu automobile obligent souvent des déplacements ou des mutations dans d'autres pays. Maria Soklis a réussi à les éviter lorsqu'elle travaillait pour des constructeurs, et elle n'envisage pas non plus de voyager dans ses nouvelles fonctions. «Si cela survenait, je devrais prendre ma famille en considération», souligne-t-elle.

Chez Cox, ses responsabilités sont axées sur le développement d'outils et la mise en place d'un nouveau réseau d'encans pancanadiens. «Quand je discute avec nos clients et nos fournisseurs, je n'ai pas besoin de m'imposer. Chaque individu est évalué selon son potentiel, pas selon son apparence.»

Élevée au biberon de General Motors

Carolyne Watts, directrice d'usine chez GM, est une dame de fer. Depuis plus de 33 ans, elle travaille pour la section manufacturière de General Motors (GM). Déterminée, elle dirige l'usine de moteur de St. Catharines, en Ontario. Au début de la décennie, Automotive News l'a nommée parmi les 100 femmes les plus influentes de l'automobile.

A priori, rien n'attirait cette native de Shawinigan dans le monde de l'automobile, à part le fait d'être née dans une famille d'amateurs de voitures GM. C'est en passant par l'institut GM de Flint, au Michigan, qu'elle a amorcé ses études en production manufacturière. Le programme coop associait une formation et des stages rémunérés en entreprise.

C'est ainsi qu'elle a été assignée à l'usine de Sainte-Thérèse où, dès le début de la vingtaine, elle dirigeait une équipe d'hommes plus expérimentés et plus âgés qu'elle. «À ce moment, ma condition de femme, jeune de surcroît, compliquait les choses.»

Elle a ensuite progressé et a dû gérer, comme directrice d'usine, la fermeture de GM à Sainte-Thérèse. Puis elle a occupé des fonctions chez NUMMI (l'usine conjointe de GM et de Toyota en Californie) avant de revenir au pays. Au total, elle a dirigé six usines, dont celle de St. Catharines. «Ici, j'ai une grande autonomie. Je gère mes budgets sans intervention extérieure, je prends mes décisions. Parce que j'ai de l'expérience, parce que je communique avec mon équipe, personne ne fait attention au fait que je suis une femme.»

La prochaine étape de sa carrière serait de prendre la direction de plusieurs usines regroupées, un poste qu'elle ne convoite pas encore. «Il reste encore de beaux défis, et j'espère que d'autres femmes se joindront à cette industrie.»

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