IATA: l'industrie aérienne renoue avec les profits

Publié le 10/12/2015 à 08:56

IATA: l'industrie aérienne renoue avec les profits

Publié le 10/12/2015 à 08:56

Tony Tyler, directeur général et chef de la direction de l'Association du transport aérien international. (Photo: IATA)

GENÈVE - Habituée à encaisser des pertes, l'industrie aérienne prévoit renouer avec les profits cette année, une situation exceptionnelle qui devrait être perçue que comme un simple retour à la normale, soutient l’Association du transport aérien international (IATA).

L’IATA s’attend à terminer l’année 2015 avec un bénéfice net de 33 G$US, soit plus de 10% supérieur à ses prévisions de 29,3G$US en juin dernier. Sa marge bénéficiaire devrait atteindre les 4,6%. L’année 2016 devrait se poursuivre sur la même lancée, avec des prévisions de bénéfice net de 36,3 G$US, résultat d'une marge de profit de 5,1%.

L’industrie explique ces résultats par une combinaison de facteurs, à commencer évidemment par la chute des prix de pétrole. L’IATA s’attend à terminer l’année 2015 avec un tarif moyen du Brent de 55$US le baril. En 2016, le prix du baril devrait encore baisser à un tarif moyen de 51$US, prévoit l'IATA.

Tony Tyler, président de cette association de 260 compagnies aériennes (83% du trafic aérien international) insiste: «le pétrole n’explique pas tout». Des gains de productivité enregistrés par les compagnies aériennes, une forte croissance de la demande pour le transport de passagers (6,7% en 2015 et 6,9% en 2016), et le renforcement de l’économie dans plusieurs régions (en Europe notamment) ont aussi permis aux compagnies aériennes de sortir du rouge.

 «C’est une bonne nouvelle, a convenu M. Tyler. L’industrie aérienne livre de solides performances financières et opérationnelles. (…) Et nos actionnaires apprécient de pouvoir profiter de rendements normaux sur leurs investissements» Cela dit, l’industrie aérienne refuse de célébrer, soutenant qu’une marge bénéficiaire de 5% n’a rien d’exceptionnel lorsque comparée aux marges d’autres industries.

«Pour la plupart des autres industries il s’agit de la norme, pas d’une exception, a insisté le président d’IATA. En moyenne, une fois tous les coûts payés, les compagnies aériennes continuent de tirer moins de 10$US par passagers transportés. Notre profitabilité actuelle demeure donc fragile et n'a rien de durable.»

Les transporteurs nord-américains devraient être responsables de plus de la moitié des profits de 2015 (19,4G$US) et de 2016 (19,2G$US). Sur une base de passager, on parle de bénéfices de 21,44$US par passager.

On s'attend à ce que les compagnies aériennes américaines accélérent la croissance de leur capacité, de 3,7% en 2015 à 4,8% en 2016. En Europe, on s’attend aussi à une accélération de la croissance de leur capacité, qui devrait passer de 3,9% en 2015 à 6,2% en 2016.

En 2016, selon IATA, le nombre de passagers devraient atteindre un grand total de 3,8 milliards, autant de voyageurs répartis sur l’une ou l’autre des 54 000 liaisons aériennes existantes.

Notre journaliste s'est rendu à Genève à l'invitation de l'IATA.

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