[Photo : Bloomberg]
Le groupe automobile italien Fiat a réalisé un bénéfice net de 1,7 milliard d'euros grâce à l'intégration de l'Américain Chrysler dont il a pris le contrôle en juin, a-t-il annoncé mercredi, en indiquant "avoir atteint ou dépassé tous ses objectifs pour 2011".
"Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli et nous fonçons tête baissée vers une nouvelle année d'attentes très élevées, concentrés sur nos objectifs", a commenté le patron de Fiat et Chrysler Sergio Marchionne, en conférence téléphonique.
Sans l'apport de Chrysler, le bénéfice net de Fiat serait comparable à celui de 2010, selon un communiqué du groupe.
Fiat, qui présente pour 2011 son premier exercice entier depuis sa scission, a dégagé un bénéfice net de 1,651 milliard d'euros l'an dernier contre 222 millions d'euros enregistrés en 2010 par Fiat sans Fiat Industrial.
Ce bénéfice est largement supérieur aux attentes des analystes, qui misaient sur 1,49 milliard, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires.
En excluant Chrysler et les éléments atypiques, le bénéfice net ressort toutefois équivalent à celui de l'année précédente.
A propos d'un éventuel troisième partenaire aux côtés de Chryler, M. Marchione s'est dit "ouvert à la discussion pour une solution sur le marché européen", tout en ajoutant n'avoir eu pour l'instant aucun contact. De récentes rumeurs, aussitôt démenties, ont circulé sur une alliance avec le Français PSA.
Toujours sous l'effet de l'intégration de Chrysler, le bénéfice courant - indicateur clé de la gestion industrielle - s'élève à 2,392 milliards d'euros en 2011 contre 1,112 milliard en 2010, tandis que le chiffre d'affaires atteint 56,56 milliards alors qu'il était de 35,88 milliards l'année précédente toujours en tenant compte du seul périmètre de Fiat sans Fiat Industriel.
"Ces deux résultats dépassent de manière significative les objectifs en dépit de conditions de marché hétérogènes et particulièrement faibles en Europe sur la deuxième moitié de l'année", souligne Fiat.
Sur le seul quatrième trimestre, Fiat a dégagé un bénéfice net de 265 millions d'euros contre 153 millions un an plus tôt.
L'endettement net industriel du groupe s'est réduit à 5,5 milliards d'euros contre 5,8 milliards d'euros fin septembre 2011.
En terme de perspectives, le groupe envisage de revoir son plan stratégique qui va jusqu'à 2014 en raison "des effets de la situation économique dans la zone euro", indique-t-il.
Le constructeur table pour 2012 sur un bénéfice net situé entre 1,2 et 1,5 milliard d'euros, sur un bénéfice courant allant de 3,8 à 4,5 milliards d'euros et sur un chiffre d'affaires de 77 milliards d'euros.
Le groupe versera 39,7 millions d'euros de dividendes uniquement pour les actions privilégiées et d'épargne. Souhaitant garder son niveau de liquidité, qui s'élève à 20,7 milliards d'euros pour 2011, le constructeur préfère ne pas distribuer de dividendes aux actionnaires ordinaires, explique-t-il.
Le groupe a par ailleurs annoncé le lancement d'un ou plusieurs emprunts obligataires pour un total de 3 milliards d'euros auprès des investisseurs institutionnels, "pour optimiser la gestion de sa dette consolidée et en vue de futures échéances".
L'entreprise turinoise a pris les commandes opérationnelles de Chrysler en juin 2009 et est depuis montée progressivement au capital de l'Américain, dont elle détient désormais 58,5%.
Ensemble, les deux groupes comptent devenir un géant de l'automobile, produisant 6 millions de véhicules par an en 2014 contre environ 4 millions actuellement.
