Alstom: Siemens et MHI font durer le suspens

Publié le 16/06/2014 à 08:47

Alstom: Siemens et MHI font durer le suspens

Publié le 16/06/2014 à 08:47

Par AFP

Photo: Bloomberg

Siemens doit en principe dévoiler ce lundi ses intentions à l'égard du français Alstom, mais les contours de son offre conjointe avec le japonais Mitsubishi Heavy Industries restent flous et pourraient se solder par une participation a minima de l'allemand.

Les PDG de Siemens et de MHI doivent présenter leur offre à Alstom ce lundi, au cours d'une réunion à 11h30, heure de Montréal, à Paris, a appris l'AFP de source proche des entreprises concernées, confirmant une information du quotidien Le Figaro sur son site internet.

Jusqu'ici Siemens fait durer le suspens. En se déclarant en avril challenger de l'américain General Electric pour s'emparer d'Alstom, il avait demandé quatre semaines pour étudier les comptes du français, puis promis de dévoiler ses intentions d'ici ce 16 juin. Il a sorti entre temps de son chapeau un partenaire japonais, Mitsubishi Heavy Industries (MHI).

Son conseil de surveillance s'est réuni dimanche soir, mais rien n'en a filtré.

Le japonais est venu dans la nuit ajouter au flou en déclarant toujours « étudier diverses possibilités ».

Les bruits et informations brassés par la presse depuis dimanche vont dans le sens d'une offre de Siemens très restreinte par rapport à ses intentions initiales.

Sur le volet de l'emploi, cher au gouvernement français, Siemens et MHI auraient promis la création de 1.000 emplois en trois ans, selon une information du Figaro.

Les deux groupes s'aligneraient ainsi sur General Electric, qui a lui aussi promis de créer 1.000 emplois en France.

Selon une source proche du dossier, cette exigence sur l'emploi a été « réitérée par Arnaud Montebourg ce week-end encore à MHI, en même temps que des précisions ont été demandées à GE ».

Dans une proposition préliminaire datant de fin avril, avant que MHI n'entre dans le jeu, Siemens valorisait l'activité énergie d'Alstom entre 10,5 milliards et 11 milliards d'euros, se disait ouvert à une discussion avec la France sur l'activité nucléaire, promettait une protection de l'emploi pendant trois ans et proposait à Alstom la quasi-totalité de ses propres activités ferroviaires.

- Premier rôle à MHI -

Finalement, l'offre qui se dessinerait laisserait plutôt le premier rôle au japonais. D'après le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Siemens offrirait quatre milliards d'euros pour reprendre uniquement les turbines à gaz d'Alstom et il ne serait plus question, pour l'heure, de céder sa division ferroviaire.

MHI, lui, mettrait la main sur les turbines vapeur et prendrait une participation directe de 10% dans Alstom, en rachetant un tiers de la part actuelle de Bouygues.

Cette perspective a pesé sur l'action MHI, qui a perdu 3,66% lundi, même si le japonais n'a rien confirmé. L'action Siemens grignotait 0,21% à 99,01 euros à 10H45 GMT à Francfort.

Le quotidien allemand des affaires Handelsblatt chiffre à 9 milliards d'euros l'offre globale de Siemens et MHI. General Electric a mis 12,35 milliards d'euros sur la table pour un périmètre d'activité plus large.

Dans ces conditions, difficile d'imaginer Alstom retirer le soutien apporté dès le début à l'américain. Mais, bien que non actionnaire, l'Etat français s'est aussi largement invité dans les discussions, et doté d'un droit de veto dans ce dossier.

Outre une simple question de prix, le maintien d'une certaine souveraineté d'Alstom et de centres de décision et de sites en France jouent un rôle primordial dans l'issue finale.

D'ailleurs, selon le journal japonais Nikkei, MHI serait enclin à créer une coentreprise avec Alstom dans les turbines à vapeur, un argument de nature à séduire Paris. Et Siemens marquerait des points en laissant le groupe français conserver une existence propre.

Siemens pourrait, d'après certains observateurs, avoir joué finement. « En joignant ses forces à MHI, cela résout non seulement de potentiels problèmes de monopole, mais aussi réduit la taille de la transaction pour Siemens », soulignent les analystes de Deutsche Bank, et donc, le risque pris par ce groupe en restructuration depuis des mois.

Son patron Joe Kaeser et celui de MHI Shunichi Miyanaga feront valoir leurs arguments mardi après-midi lors d'une audition à l'Assemblée nationale française.

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