Une enquête publique sur la construction n'est pas nécessaire, selon SNC Lavalin

Publié le 19/09/2011 à 15:57, mis à jour le 19/09/2011 à 18:03

Une enquête publique sur la construction n'est pas nécessaire, selon SNC Lavalin

Publié le 19/09/2011 à 15:57, mis à jour le 19/09/2011 à 18:03

Par La Presse Canadienne

Le grand patron de SNC-Lavalin (TSX:SNC), Pierre Duhaime, voit des lacunes dans le rapport Duchesneau sur la collusion et la corruption dans le secteur de la construction, qu'il trouve "inquiétant" mais pas assez étayé.

"Ce qui est étonnant, c'est que le rapport en touche aussi grand avec aussi peu de faits. Ça m'a étonné de voir un rapport aussi peu étoffé qui fait beaucoup d'allusions", a déclaré M. Duhaime lundi après avoir prononcé un discours devant le Cercle canadien de Montréal.

Le dirigeant n'a pas voulu remettre en cause la crédibilité de l'auteur principal du rapport, l'ancien chef de police Jacques Duchesneau, aujourd'hui directeur de l'Unité anticollusion du ministère des Transports du Québec (MTQ).

"Mais la plupart des informations qu'il y a dans ce rapport-là proviennent de sources anonymes, alors on peut en déduire ce qu'on veut", a-t-il lancé.

Malgré les faiblesses qu'il perçoit dans le rapport Duchesneau, Pierre Duhaime ne croit pas nécessaire la tenue d'une enquête publique sur les nombreuses allégations qui secoue l'industrie de la construction depuis près de trois ans. À ses yeux, les mesures prises par Québec pour contrer la corruption suffisent.

"Il y a plein de systèmes, plein d'initiatives que le gouvernement a mis en place et ça commence à donner des résultats, a-t-il soutenu. Je ne vois pas ce qu'une commission d'enquête publique pourrait faire mieux que ça."

Pierre Duhaime a dit avoir lu la section du rapport portant sur les firmes de génie-conseil et avoir été troublé de constater "que ça soit devenu un système impossible".

Puis, sans être plus précis quant à ce à quoi il faisait référence, il a martelé: "chez SNC-Lavalin, ça n'existe pas".

Le rapport fait notamment état d'un manque de concurrence entre les firmes de génie-conseil, d'une incapacité du MTQ de les superviser efficacement, de la collusion qui existe entre certains ingénieurs et des entrepreneurs en construction ainsi que de stratagèmes visant à en arriver à des dépassements de coûts.

Le pdg de la plus importante firme de génie-conseil au pays a confié ne pas avoir compris "ce que le rapport veut dire" à propos des "extras", ces ajouts aux contrats qui font bondir le coût de nombreux projets.

Le rapport Duchesneau confirme l'existence d'une pratique bien connue dans l'industrie: des entreprises qui soumissionnent à bas prix dans le but de décrocher des contrats, quitte à se reprendre par la suite en facturant des "extras" au MTQ.

Il existerait même des conseillers en "extras" qui empocheraient des commissions de 10 pour cent sur ce qu'ils réussissent à soutirer au gouvernement.

"On est toujours à revoir nos codes d'éthique, a indiqué M. Duhaime. Mais SNC-Lavalin est plus un donneur d'ouvrage qu'un receveur d'ouvrage. Les affaires avec le ministère des Transports et tout ça, ça ne représente qu'une infime partie de nos revenus, moins de deux ou trois pour cent en fait. Mais comme donneur d'ouvrage, la situation dans l'industrie nous préoccupe."

Pierre Duhaime a toutefois admis que SNC-Lavalin enquêtait actuellement sur des allégations de corruption concernant un projet de pont au Bangladesh. La Gendarmerie royale du Canada a récemment effectué une perquisition en lien avec cette affaire dans des bureaux de SNC en Ontario.

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