Roche prépare déjà l'après-embellie

Publié le 08/10/2009 à 15:36

Roche prépare déjà l'après-embellie

Publié le 08/10/2009 à 15:36

Par Alain Duhamel

La firme veut être en position de force dans tous ses secteurs quand les chantiers d'infrastructure seront terminés.

Les dirigeants de Roche sont bien conscients que la demande a rarement été aussi forte pour les services de génie-conseil en infrastructures routières. Mais plutôt que de tout miser sur ce domaine, elle préfère s'en tenir à sa vocation de firme multidisciplinaire, afin de ne pas être prise de court quand l'embellie sera terminée dans les grands travaux publics. "Ce qui s'est produit dans le secteur industriel nous a beaucoup fait réfléchir", dit Mario W. Martel, président et chef de la direction de Roche Groupe-conseil.

Miser sur la polyvalence

À l'automne 2008, la grande industrie, frappée par la crise du crédit, a brutalement freiné l'investissement dans ses installations, laissant en plan plusieurs travaux dans les bureaux d'ingénieurs. Plutôt que de laisser filer ses équipes de professionnels spécialisés, Roche a scellé un contrat social avec ses employés basé sur le partage du temps de travail et des formations afin d'accroître la polyvalence du personnel. En tant que société d'ingénierie-construction, Roche tient donc à sa multidisciplinarité même si la conjoncture inciterait plutôt à resserrer les rangs dans ses pôles plus forts que sont les infrastructures de transport, l'énergie et l'environnement.

"Il y quelques années, il y avait peu de travail dans les infrastructures et les routes; c'était le secteur industriel qui tournait fort, souligne M. Martel. Nous demeurerons une société multidisciplinaire, car la multidisciplinarité nous sert bien." L'embellie dans la construction et la réfection des infrastructures routières durera encore quelques années mais s'essoufflera. "Il faut s'y préparer de manière à ce que nous soyons en position forte dans tous nos secteurs au Québec et ailleurs."

Le passage américain

Le groupe Roche, fondé en 1963, a des origines charlevoisiennes mais a grandi dans la Vieille Capitale, où se trouve son siège social. Pendant six ans, entre 1999 et 2005, il a été la propriété de deux sociétés américaines, The IT Group et The Shaw Group, avant que 30 cadres ne le rachètent et confient la présidence de l'entreprise à un comptable agréé : Mario Martel, 53 ans, diplômé de HEC Montréal. Il a passé sa carrière dans les grands bureaux d'ingénierie et est entré au service de Roche en 1996. M. Martel affirme avoir retenu plusieurs enseignements du passage de Roche dans le giron de propriétaires américains. "La mentalité américaine est axée sur la rentabilité. Nous avons appris à bien analyser les projets et à bien évaluer leur rentabilité."

Expansion en Nouvelle-Calédonie

Depuis que le groupe Roche appartient à ses cadres, sa croissance a bondi, propulsée par une série d'acquisitions de firmes d'ingénierie bien installées dans leurs domaines de pratique au Québec. L'effectif a dépassé les 1 400 employés cette année, en hausse de 65 % par rapport à 2005; le chiffre d'affaires a progressé de 42 % et devrait s'établir cette année à 125 millions de dollars. Environ 15 % de son chiffre d'affaires provient des activités internationales.

Depuis qu'il a effectué des travaux en environnement pour l'exploitation de la mine de nickel de Xstrata à Koniambo, en Nouvelle-Calédonie, Roche a noué une alliance avec un bureau d'ingénieurs locaux et a désormais une permanence dans le Pacifique Sud. Roche a de grandes ambitions internationales. "C'est un client industriel qui nous a amenés là-bas. Nous pourrions faire de même avec d'autres clients industriels, dit Mario Martel. Il faut miser sur une diversification géographique de nos activités."

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