Garda s’intéresse à l’Irak et à l’Afghanistan

Publié le 10/06/2011 à 17:10

Garda s’intéresse à l’Irak et à l’Afghanistan

Publié le 10/06/2011 à 17:10

Par La Presse Canadienne

Garda (TSX:GW) suit avec intérêt le retrait graduel des soldats occidentaux de l'Irak et de l'Afghanistan, entrevoyant de nouvelles occasions d'affaires.

PLUS : Garda World: contrat de 60M$ pour protéger des diplomates

"Alors que les militaires commencent à quitter l'Irak et l'Afghanistan, le vide est comblé par des firmes de sécurité privées comme la nôtre", a déclaré vendredi Pete Dortal, vice-président d'une division de l'entreprise montréalaise, à l'occasion de l'assemblée annuelle des actionnaires.

"Il s'agit d'une occasion fantastique pour Garda", a-t-il ajouté.

La plus grande partie des forces américaines doit quitter l'Irak d'ici la fin de l'année, alors que les troupes de l'OTAN doivent se retirer d'Afghanistan en 2014.

Le retrait des militaires pourrait créer un sentiment d'insécurité dans ces pays, a expliqué le président-fondateur de Garda, Stéphan Crétier. Pour y faire face, les entreprises et les gouvernements recourront à davantage d'agents de sécurité privés, a-t-il prédit.

Plus tôt cette semaine, le département d'État américain a indiqué son intention d'embaucher quelque 5100 agents de sécurité privés afin de protéger du personnel diplomatique ainsi que des ambassades et des consulats. Certains sous-traitants seront même chargés d'exploiter une flotte d'avions et de blindés.

À l'heure actuelle, Garda protège surtout des installations pétrolières en Irak. Il y a un peu plus d'un an, l'entreprise a toutefois élargi ses activités en décrochant un contrat de plus de 100 millions $ US pour assurer la sécurité de l'ambassade du Royaume-Uni à Bagdad et les diplomates britanniques qui voyagent dans le pays.

Ce contrat "nous a donné une visibilité extraordinaire", a relevé M. Crétier.

En Afghanistan, Garda s'occupe principalement de la protection de diplomates et de travailleurs d'organisations non gouvernementales.

L'entreprise a justement annoncé, vendredi, l'obtention de contrats d'une valeur totale de 60 millions $ sur quatre ans pour protéger des diplomates travaillant pour des gouvernements étrangers dans le pays d'Hamid Karzai. Quelque 1000 nouveaux emplois seront créés dans la foulée.

M. Karzai s'est montré un allié objectif des grandes firmes comme Garda en excluant du marché afghan la plupart des petites entreprises de sécurité, dont certaines avaient des pratiques contestables.

Garda mise également sur le "Printemps arabe" pour atteindre son objectif de croissance dans ce secteur à haut risque, soit d'en faire passer les revenus annuels de quelque 125 millions $ à 300 millions $ d'ici trois à cinq ans. La Libye et le Yémen, où l'entreprise compte déjà des clients, sont particulièrement prometteurs.

"Ce n'est pas drôle, ce qui arrive, mais en même temps, ce qui n'est pas drôle est malheureusement bon pour les affaires, a lancé Stéphan Crétier. Vous savez, les attentats du 11 septembre 2001 ont été horribles, mais ils ont mis en piste cette industrie (de la sécurité). (...) Je préférerais faire de bonnes affaires dans un monde en paix, mais je ne crois pas que nous vivrons jamais dans un monde en paix."

Banques américaines

Hors des zones dangereuses, Garda voit un autre axe de croissance, encore plus important, au sud de la frontière.

"Les États-Unis sont le seul pays industrialisé où les banques comptent leur argent elles-mêmes", a affirmé M. Crétier.

À peine 15 à 20 pour cent de ce travail routinier est effectué par des sous-traitants aux États-Unis, contre près de 100 pour cent au Canada, a-t-il noté.

L'entreprise a récemment recruté un ancien cadre de la banque JPMorgan Chase, Christopher Jamroz, pour prendre la tête de sa division Garda Cash Logistics. Le jeune dirigeant a pour mission de convaincre les institutions financières de confier à Garda la gestion de leur encaisse. Il s'agit d'une mission difficile, mais au fort potentiel.

L'entreprise a l'ambition de faire passer les revenus annuels dans ce secteur de 550 millions $ à 1 milliard $ d'ici trois à cinq ans.

Au cours de son exercice qui a pris fin le 31 janvier, Garda a dégagé des profits nets de 28,6 millions $ sur des revenus de 1,1 milliard $. À son premier trimestre, qui s'est terminé le 30 avril, l'entreprise a enregistré un bénéfice net de 4,5 millions $ sur un chiffre d'affaires de 286 millions $.

L'entreprise emploie environ 45 000 personnes sur la plupart des continents.

L'action de Garda a clôturé à 9,93 $ vendredi, en baisse de 0,8 pour cent, à la Bourse de Toronto.

 

 

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