Fondée en 2002, cette entreprise développe des anticorps qui, utilisés en combinaison avec la chimiothérapie, luttent contre les cellules cancéreuses. Alors que la chimiothérapie agit de façon non spécifique, les anticorps, eux, s’attaquent seulement aux protéines présentes dans la tumeur cancéreuse. Ils pourraient même éviter les métastases et réduire les pertes osseuses qui résultent d’un traitement de chimiothérapie. Alethia s’intéresse aux cancers des ovaires, du sein et de la prostate et du pancréas.

Pour que le patient soit réceptif au traitement, il faut qu’il possède la protéine ciblée, ce qu’on vérifie par biopsie. « Nous fournissons un critère de sélection pour un meilleur traitement », explique Mario Filion, président-fondateur de Alethia. Ce docteur en biologie moléculaire est un ancien dirigeant de SignalGene et fut aussi directeur pour la firme montréalaise de capital-risque en biotech TSC2 - une belle combinaison science-finances.

Son entreprise, lancée avec le concours de Génome Québec, vient de terminer l’étape pré-clinique (tests sur les animaux) et attend les autorisations de la FDA et de Santé Canada pour lancer les études cliniques. Elle vient de recevoir un important financement de 6,7 millions de dollars du fonds de capital-risque québécois Agechem. Elle est aussi financée par Go Capital et BDC capital de risque.

En 2009, elle a conclu une option de licence avec l’Institut de recherche en biotechnologie du Conseil national de recherche du Canada. M. Filion attend avec hâte la venue de projets de médecine personnalisée au Québec. Mais il se décourage parfois : « J’ai entendu un représentant gouvernemental demander pourquoi développer des produits thérapeutiques ici quand on peut les acheter ailleurs. »