Exit, les armes prohibées à la Caisse, explique Roland Lescure

Publié le 08/04/2011 à 10:34, mis à jour le 08/04/2011 à 11:34

Exit, les armes prohibées à la Caisse, explique Roland Lescure

Publié le 08/04/2011 à 10:34, mis à jour le 08/04/2011 à 11:34

Couper les capitaux à la source

Handicap International Canada est membre de la coalition Mines Action, qui lutte pour que cesse la fabrication des mines antipersonnel et des bombes à sous-munitions. Son directeur par intérim, Christian Champigny, se réjouit de cette nouvelle exclusion des entreprises impliquées dans cette industrie.

« On est très contents, dit-il. La source des capitaux, c’est le nerf de la guerre. »

Spécialiste du risque fiduciaire dans les fonds de pension, Robert Pouliot croit de son côté que la Caisse aurait dû agir « bien avant ». Pour lui, le boycott des entreprises fabriquant ces armes, « c’était élémentaire ».

L’Office d’investissement du Régime de pension du Canada, le deuxième plus important fonds de retraite au pays, bannissait déjà les entreprises fabriquant des mines antipersonnel quand Les Affaires s’est penché sur la question pour la première fois, en mai 2010.

Ce n’était toutefois pas le cas du Régime de retraite des enseignants de l’Ontario (Teachers), ni de celui des employés municipaux de l’Ontario (OMERS).

La Caisse n’écrase pas

Si elle exclut les fabricants d’armes prohibées, la Caisse a néanmoins décidé de conserver ses intérêts dans les entreprises actives dans l’industrie du tabac. Au 31 décembre 2009, l’institution comptait pour 235 millions de dollars en actions de cigarettiers, incluant près de 120 millions dans Philip Morris International.

Robert Pouliot pense que l’institution financière devrait envisager de bannir également le secteur du tabac, « un produit qui est toujours nocif, même pris avec modération, même pour les autres autour de soi ».

Au 31 décembre 2009, la Caisse détenait aussi pour 45 millions en actions d’entreprises participant à la fabrication d’armes nucléaires, comme BAE Systems PLC et GenCorp.

À la Caisse, Roland Lescure répond que ces produits sont permis par la loi. « Nous, on s'est mis d'accord sur une règle : on a besoin d'avoir un critère objectif pour exclure un investissement. Le tabac, la junk-food, l'alcool, l'armement... Nous ne sommes pas plus habilités que d'autres pour décider de ce qui est moral ou pas dans tout ça. »

Le chef des placements ajoute que certains excluraient l'alcool, alors que d'autres préféreraient bannir le nucléaire... « Si vous mettez la frontière quelque part, de façon très claire, vous allez peut-être obtenir des rendements décevants, sans satisfaire quiconque d'un point de vue moral. »

 

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