Analyse : pourquoi les financières résistent

Publié le 18/09/2008 à 00:00

Analyse : pourquoi les financières résistent

Publié le 18/09/2008 à 00:00

On croirait les financières les plus vulnérables à une tempête financières. Pas du tout. Les financières canadiennes s’en sortent à bon compte avec une baisse de seulement 1,38% lundi matin.

En fait, la faillite de Lehman ne devrait pas avoir d’impact majeur sur les financières canadiennes. « Les pratiques d’affaires des banques canadiennes ont été plus saines que celles des banques américaines, leur modèle d’affaires est plus résistant », explique Luc Girard, directeur, groupe-conseil en portefeuilles chez Valeurs Mobilières Desjardins.

Quant au risque de contrepartie, c’est à dire le risque que les banques canadiennes ayant fait affaire avec Lehman Brothers ne reçoivent pas leur dû, il semble «très minime», dit Luc Girard. « La clôture des positions avec Lehman Brothers se fait de façon très ordonnée. Ce ne sont pas les contreparties qui perdront de l’argent, mais les actionnaires de Lehman Brothers », ajoute-t-il.

Pour Clément Gignac, économiste en chef à la Banque Nationale, les financières canadiennes sont bien capitalisées et devraient maintenir leurs dividendes. De plus, les prix actuels reflètent déjà la plupart des mauvaises nouvelles.

Chez Dundee Securities, l’analyste John Aiken affirme même qu’il y a des opportunités d’achat parmi les banques canadiennes, même s’il redoute que les bénéfices des prochains trimestres soient affectés par le ralentissement économique et que le potentiel de rebond ne soit que temporaire.

Craintes de récession

En fait, à Toronto, ce sont les titres de l’énergie qui glissent le plus. Elles perdaient 4,40% lundi matin avant de remonter en cours de matinée, pour un recul net de seulement 3,01%, alors que le pétrole qui ouvrait à 95 dollars américains le baril remontait aussi à 97,10 dollars américains.

Pour Luc Girard, l’effet le plus redoutable de la crise financière est son impact sur le moral des consommateurs et par ricochet sur la croissance. C’est ce qui explique le recul des valeurs du secteur de l’énergie lundi matin.

À la Banque Nationale, Clément Gignac abonde dans le même sens. «La production devrait se situer bien en deçà de son potentiel en 2009 et plusieurs économies se battent pour éviter une récession. De ce fait, les investisseurs devraient s’attendre à des baisses supplémentaires dans ce secteur», affirme-t-il.

Dans ce contexte, les placements qui reprennent de la valeur sont l'or et les minières aurifères. Elles reprennent du gallon alors que le mouvement haussier du dollar américain semble terminé. L'or remontait à 780 dollars l'once lundi matin alors que son attribut de valeur refuge revient sur le devant de la scène.

Martin Roberge de Dundee Securities recommande donc aux investisseurs une stratégie de vente à découvert de titres bancaires et d'achat d'or et de minières aurifères.

Avec le recul de lundi matin, est-on pour autant dans un «bear market» ? Pas tout à fait. Avec un recul de 19,7% a été atteint la semaine dernière et le TSX en reste éloigné. Par rapport à son pic de juillet 2008, le S&P/TSX n’a pas atteint le seuil fatidique de 20% de baisse qui a caractérisé la plupart des bourses mondiales.

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