Legault pour le partage de données médicales aux pharmaceutiques

Publié le 28/08/2020 à 08:55, mis à jour le 28/08/2020 à 16:50

Legault pour le partage de données médicales aux pharmaceutiques

Publié le 28/08/2020 à 08:55, mis à jour le 28/08/2020 à 16:50

Par La Presse Canadienne
François Legault

«Ça nous permet d’améliorer les traitements, d’améliorer les médicaments, de sauver des vies», a déclaré M. Legault. (Photo: Graham Hughes pour La Presse canadienne)

Si transmettre les données médicales des Québécois aux pharmaceutiques peut sauver des vies, François Legault est pour.

C’est ainsi que le premier ministre s’est dit ouvert jeudi au projet controversé vanté par son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

En commission parlementaire la semaine dernière, M. Fitzgibbon avait suscité l’étonnement et l’inquiétude en projetant de monnayer les données médicales confidentielles des particuliers recueillies par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) afin d’attirer ici les investissements des entreprises pharmaceutiques.

« Ça nous permet d’améliorer les traitements, d’améliorer les médicaments, de sauver des vies, a déclaré M. Legault en conférence de presse jeudi à Thetford Mines. Donc l’objectif, c’est de sauver des vies, c’est un objectif qui est noble. » 

Le premier ministre a voulu se montrer rassurant : il n’y a pas encore de projets ou de demandes.

Mais il s’agirait de données qui ne seraient pas nominatives, donc il serait impossible d’identifier les patients.

M. Legault a évoqué des exemples : ces données permettraient de voir si des patients d’un certain âge réagissent mieux à un traitement que d’autres.

« De dire qu’on utilise des données pour sauver des vies, qui peut être contre ça? »

M. Fitzgibbon avait parlé du potentiel de ces données comme étant une véritable « mine d’or ». Il avait laissé entendre qu’il s’agissait d’une stratégie du gouvernement. Son collègue, le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait été beaucoup plus réservé sur l’avancement de ce projet.

Le camp des partis d’oppositions était partagé.

Le Parti libéral (PLQ) avait quant à lui indiqué qu’il y avait là une bonne piste à explorer, mais avec le souci de protéger les renseignements personnels.

Québec solidaire (QS) a exprimé son objection farouche à l’idée d’appâter avec des renseignements médicaux ceux que le parti appelle le « Big Pharma » — expression consacrée aux États-Unis pour désigner de grandes entreprises pharmaceutiques dont les intentions seraient malveillantes.

Des mensonges?

QS demande au premier ministre François Legault de dire la vérité aux Québécois concernant leurs données médicales.

Un organisme viserait déjà à partager ces données médicales personnelles avec des sociétés pharmaceutiques, alors que pas plus tard que jeudi, M. Legault affirmait qu’il n’y avait pas encore de projets ou de demandes en ce sens.

Or, selon Québecor, un organisme sans but lucratif, Precinomics, a été mis sur pied pour regrouper des intervenants publics et privés en vue de partager ces données avec des entreprises pharmaceutiques.

« Il y a quelqu’un là-dedans qui ment, a déclaré le porte-parole de QS en matière de santé, Sol Zanetti, en conférence de presse à l’Assemblée nationale. La question, c’est: qui ment? »

Selon lui, la Coalition avenir Québec (CAQ) est en train de « tout mettre sous le tapis » et de « cacher ce qui est en train de se passer ».

Il réclame une commission parlementaire pour faire la lumière sur les tractations en cours et étudier les implications d’un tel projet, qu’il juge dangereux.

 

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