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Dans les trois prochains jours, la communauté autochtone de Mistissini et la ville de Chibougamau, à la Baie James, seront le théâtre de plusieurs manifestations d’opposition au projet de la minière Strateco concernant une mine d’uranium dans la région.
Le projet Matoush sera soumis aux audiences publiques de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), qui entendra un nombre record de 89 mémoires – dont la majorité sont critiques.
A cette étape-ci, la minière demande l’autorisation, non pas d’exploiter une mine d’uranium, mais de construire une rampe de plus de 2 kilomètres descendant sous terre afin de mieux connaître la faisabilité d’une mine d’uranium.
« Mais l’on craint que la construction de la rampe construite place la population devant le fait accompli, même si l’acceptabilité sociale des Cris n’a pas été obtenue » explique Ugo Lapointe, le porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, un des organismes devant comparaître devant la commission.
Selon un sondage commandé par l’Association des jeunes Cris de Mistissini, 70% sont contre le projet minier, contre 11% pour, tandis que 8 % réclament un moratoire, le temps que la communauté puisse être mieux informée sur les risques et avantages d’avoir une mine d’uranium dans leur cour.
« La minière ne nous a pas suffisamment bien informés » indique en entrevue Shawn Iseroff, le chef de l’association, rappelant que les jeunes composent le tiers de la population.
Selon lui, les études environnementales fournies par Strateco sont « insuffisantes » tandis que les avantages ne valent pas les risques encourus. « On parle d’une mine située à côté du plus grand cours d’eau douce du territoire, explique-t-il. Prendre ce genre de risque en échange de quelque 25 jobs jobs ne veut pas la peine ».
Lundi soir, un concert bénéfice était organisé contre le projet, mettant en vedette la formation musicale crie Ceramony, lauréate d’un prix Juno. Mardi, le Grand conseil des Cris et le Conseil de bande de Mistissini se prononceront. En 2010, ils ont tout deux réclamé un moratoire, mais fin 2011, le conseil de bande a signé une entente d’information et de communication a été signée avec Strateco.
Les chances que la Commission approuve le projet de la minière sont assez élevées, car le gouvernement fédéral a donné son vert, ainsi que le personnel de la commission. Du côté provincial, on attend le feu vert de Québec après celui de la commission. A moins que cela ne tarde, car le dossier est une patate chaude pour le gouvernement Charest.
