Shell doit prouver qu'elle ne menacera pas la sécurité énergétique du Québec

Publié le 05/08/2010 à 16:35, mis à jour le 05/08/2010 à 16:36

Shell doit prouver qu'elle ne menacera pas la sécurité énergétique du Québec

Publié le 05/08/2010 à 16:35, mis à jour le 05/08/2010 à 16:36

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

La pétrolière Shell ne pourra pas démanteler les installations de sa raffinerie de Montréal-Est avant d'avoir fourni à Québec des garanties écrites d'approvisionnement en carburant.

La ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, est formelle: Shell devra faire la preuve que sa décision de transformer sa raffinerie en terminal ne menacera pas la sécurité énergétique du Québec, quant à ses besoins en essence.

Lors d'une entrevue téléphonique à La Presse Canadienne, jeudi, Mme Normandeau, a dit que la balle était donc dans le camp de Shell.

"On veut avoir des ententes écrites" avant d'autoriser quoi que ce soit, a dit Mme Normandeau, avant de partir en vacances.

Mais si Québec entend imposer ses conditions à la pétrolière, on ne croit plus au scénario d'un sauvetage ultime de la raffinerie. Car maintenant que Shell et l'acheteur potentiel, Delek, ont rompu leurs pourparlers, le démantèlement est désormais devenu "inévitable", selon elle.

Au cours des derniers jours, après des mois d'incertitude, la création d'un comité de relance présidé par Michael Fortier et de nombreux rebondissements, la pétrolière a annoncé sa décision de rompre les discussions avec la firme américano-israélienne Delek, qui avait présenté quelques offres d'achat, toutes refusées.

Du coup, Shell renonçait à vendre sa raffinerie, ce qui entraînera la démolition des installations et la perte de 800 emplois.

Mais pour faire place à un terminal d'entreposage sur le site de la raffinerie, comme c'est son intention, Shell doit d'abord obtenir, en vertu de la Loi sur les produits pétroliers, l'autorisation de Québec de démanteler ses installations.

Shell voudrait procéder très rapidement, dans les mois qui viennent, mais d'ici le 10 septembre la compagnie ne peut de toute façon toucher à rien, en vertu d'une ordonnance de la Cour supérieure obtenue par le syndicat, qui cherchait ainsi à gagner du temps au cas où un acheteur se pointerait.

La ministre Normandeau semble moins pressée de clore le dossier.

Elle estime quand même que la direction de Shell a fait les efforts requis, au cours de la dernière année, pour vendre ses installations, avant de songer à les démolir.

"Tous les efforts ont été faits", dit-elle, même si, comme d'autres avant elle, elle admet avoir douté de la bonne foi de Shell, qui selon certains, n'était pas intéressée à garder la raffinerie fonctionnelle.

La fin des opérations étant désormais acquise, Québec se concentre donc sur les garanties à obtenir quant à la sécurité des approvisionnements futurs.

"Qui va approvisionner Shell?", demande la ministre, qui dit attendre des "réponses précises" à une série de "questions spécifiques".

Par exemple, on sait déjà que pas moins de 60 pour cent du carburant qui transigera par bateau vers le futur terminal de Shell sera importé, mais on ne sait pas d'où.

"Ils n'ont pas le choix de fournir l'information", selon celle qui s'interroge aussi sur les capacités de réception du futur quai attenant au terminal.

Actuellement, les besoins de carburant du Québec sont de l'ordre de 400 000 barils par jour.

Or, le Québec dispose de trois raffineries - Ultramar, Shell et Suncor - produisant au total 520 000 barils par jour.

Avec le départ de Shell, le Québec ne produira plus que 390 000 barils par jour, d'où un manque à gagner.

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