Réouverture de White Birch: les retraités écopent

Publié le 13/07/2012 à 13:35, mis à jour le 13/07/2012 à 15:15

Réouverture de White Birch: les retraités écopent

Publié le 13/07/2012 à 13:35, mis à jour le 13/07/2012 à 15:15

[Photo : Bloomberg]

À quelques semaines du déclenchement anticipé de la campagne électorale, le gouvernement du Québec a annoncé vendredi matin la réouverture le 2 août prochain de l’usine de papiers White Birch dans la capitale. L’usine avait été fermée au début du mois de janvier, jetant à la rue 600 travailleurs, qui avaient refusé les concessions énormes exigées par l’employeur.

«Notre intervention visait à ramener les deux parties à la table, nous l’avons fait, a déclaré le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, Sam Hamad. Il fallait aussi travailler pour avoir une usine rentable et viable pour qu’elle n’ouvre pas que pour quelques mois, mais pour longtemps.»

Le gouvernement du Québec a consenti un prêt de 35 M $ avec intérêts, conditionnel à des investissements totalisant 47 M$ pour rendre l’usine plus productive et augmenter sa capacité de production énergétique grâce à la cogénération. La Stadacona, l’usine de Québec, élargira sa gamme de produits, ouvrant un créneau à valeur ajoutée avec la production de papier journal à blancheur améliorée.

«Il ne suffisait pas de baisser les coûts de production, a indiqué le ministre des Ressources naturelles Clément Gignac, il fallait de nouvelles technologies. Le prêt que nous avons consenti va permettre un repositionnement très avantageux. D’autre part, avec la remontée de la construction en Amérique du Nord, il y a un surplus de copeaux et White Birch sera un bon marché pour les scieries de Québec et du Bas Saint-Laurent.»

Baisse de salaire, dimininution du régime de retraite

Le retour au travail des employés se fera graduellement et au prix d’importantes concessions. Les salaires seront amputés de 10% et gelés pendant neuf ans. Les retraités, pour leur part, devront se contenter de 70% de leurs rentes.

«C’est le pire dossier que j’ai eu à faire en 30 ans parce qu’on n’a pas eu le choix de toucher à des retraités. C’est la première fois que ça arrive», a souligné Renaud Gagné, vice-président du Syndicat des communications, de l’énergie et du papier.

Les travailleurs ont toutefois préféré cette avenue à la fermeture, qui aurait non seulement fait disparaître leurs emplois, mais coupé les rentes de moitié.

«Là, les retraités recevront 70% de leurs rentes et ce niveau est protégé, ils n’auront jamais moins que ça», a précisé le chef syndical.

Les employés ne sont pas tous assurés de retrouver leur travail, même si c’est l’objectif visé à terme.

«Dans la vie, qui peut garantir quelque chose?» a laissé tomber le directeur de la Stadacona, René Savard.

Les ministres Gignac et Hamad ont remercié le propriétaire de White Birch, l’Américain Peter Brant, pour ses efforts dans le dossier. Tout au long de l’histoire tumultueuse de la Stadacona, les agissements du propriétaire avaient suscité beaucoup de colère de la part des travailleurs. Celui-ci a pris congé de cotisation aux régimes de retraite pendant une longue période. Il avait aussi déclaré l’usine non rentable, tout en se versant des frais de gestion de 19 M$ entre février 2010 et la fin de 2011, depuis que l’usine s’était placée à l’abri de ses créanciers.

PLUS : Stadacona: ne parlons plus en syndicalistes, mais en capitalistes

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