Québec donnera le feu vert au démantèlement de la raffinerie Shell

Publié le 16/09/2010 à 17:35

Québec donnera le feu vert au démantèlement de la raffinerie Shell

Publié le 16/09/2010 à 17:35

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Comme le démantèlement de la raffinerie Shell à Montréal-Est ne compromettra pas, à son avis, la sécurité énergétique du Québec, le gouvernement de Jean Charest s'apprête à l'autoriser.

"Avec l'analyse qu'on a faite de notre côté, on ne pense pas que la sécurité des approvisionnements est hypothéquée", a déclaré jeudi la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, lors d'un point de presse tenu en marge du 21e Congrès mondial de l'énergie, à Montréal.

"C'est évident que c'est une mauvaise nouvelle pour le Québec, a-t-elle ajouté. Notre gouvernement ne souhaitait pas la fermeture de la raffinerie de Shell, on ne souhaitait pas la perte de la centaine d'emplois à laquelle on va assister. Évidemment, c'est un moment qui est triste pour Montréal et pour le Québec. Mais en même temps, on a tout fait ce qu'il fallait faire pour trouver un acheteur."

Ces efforts n'ont pas abouti, de sorte que Shell transformera les installations de Montréal-Est en simple terminal pétrolier.

Même si la ministre a clairement indiqué jeudi que Québec autorisera le démantèlement de la raffinerie, elle ne rendra sa décision officielle que dans quelques jours.

Injonction rejetée

Jeudi matin, le juge Yves Poirier, de la Cour supérieure du Québec, a rejeté la requête en injonction permanente présentée par le Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) visant à empêcher la fermeture de la raffinerie.

Dans sa décision, le magistrat a indiqué qu'il comprenait la démarche du syndicat, mais que le géant pétrolier avait le droit de préserver ses actifs comme il le désirait.

Le président du syndicat, Jean-Claude Rocheleau, continue d'espérer que Québec refusera d'autoriser la démolition de la raffinerie. Il croit qu'en permettant le maintien des installations, le gouvernement pourrait permettre

à des acheteurs de se manifester. Selon lui, l'avenir de la sécurité énergétique du Québec en dépend.

M. Rocheleau soutient que pour assurer les approvisionnements en produits pétroliers dans la province, il faut poursuivre l'exploitation des trois raffineries qui se trouvent sur son territoire. "Devenir dépendant des autres pays pour s'approvisionner, ce n'est pas nécessairement la meilleure chose pour le développement économique du Québec", a-t-il affirmé.

Aux yeux du syndicat, le ministère des Ressources naturelles ne peut prendre seul l'importante décision de fermer une raffinerie. "On ne peut pas dire dans six mois que nous nous sommes trompés et qu'on revient en arrière", a lancé M. Rocheleau, ajoutant que le syndicat avait réclamé un comité parlementaire sur la question.

"On espère que la ministre va prendre la bonne décision pour le futur du Québec", a-t-il conclu.

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