Que réserve 2012 aux minières?

Publié le 28/11/2011 à 10:29, mis à jour le 28/11/2011 à 13:29

Que réserve 2012 aux minières?

Publié le 28/11/2011 à 10:29, mis à jour le 28/11/2011 à 13:29

Par Olivier Schmouker

Les difficultés vont être nombreuses, d'après Deloitte... Photo : Bloomberg.

L’année qui vient promet de ne pas être simple pour les compagnies minières. Pourquoi? Parce que nombre de difficultés vont surgir, d’après un tout nouveau rapport de Deloitte Touche Tohmatsu intitulé À l'affut des tendances de 2012.

L’un des écueuils devrait être le fait que le manque de main-d’œuvre qualifiée va devenir criant, au point même de freiner la croissance de certaines compagnies. «Les dirigeants des minières doivent être prêts à rechercher des solutions non conventionnelles…», prévient Martin Granger, directeur, secteur minier, du bureau montréalais de Deloitte.

Voici les dix principales tendances dont le rapport fait état :

1. Coûts d'exploitation - Tout ce qui monte ne redescend pas nécessairement. L’accélération de la production est devenue un véritable mantra pour la plupart des sociétés minières, et les coûts sont à la hausse partout dans le monde. Le rapport évoque des stratégies visant à contrôler les coûts : comprendre les facteurs qui déterminent les coûts, resserrer la gestion des projets d'immobilisations, améliorer l'efficacité énergétique, stabiliser les approvisionnements et dépenser pour épargner.

2. Le chaos des prix des produits de base - Pas de stabilité possible sans transparence. Les prix des produits de base resteront-ils élevés pour de bon, ou sommes-nous plutôt au point culminant d'une bulle spéculative sur le point d'éclater? «Malheureusement, nous sommes cruellement à court d'indicateurs qui permettraient de répondre à cette question de manière incontestable. Prendre des décisions éclairées dans un contexte aussi flou exige une capacité prévisionnelle qui fait défaut à bien des entreprises», estime le rapport.

3. Protéger ses bénéfices - Le secteur minier dans la mire du fisc. Les autorités ne se contentent plus d'adopter de nouvelles lois pour accroître leurs recettes fiscales. «Pour maximiser le rendement de l'investisseur et gérer l'incertitude politique, les entreprises doivent recourir systématiquement à des modèles financiers lorsqu'elles choisissent les territoires où elles investiront et doivent s'engager afin de pouvoir influer sur les politiques publiques», recommande-t-il.

4. Agitation du milieu - Pour une responsabilité sociale accrue des entreprises. Les acteurs de l'industrie sont confrontés à une poussée de l'activisme. Pour y faire face, les minières devront intégrer leurs stratégies de responsabilité sociale axées sur le risque et se doter d'indicateurs de rendement clés. «Elles devront de plus mettre autant de diligence à effectuer le suivi de ces indicateurs qu'elles en mettent à suivre leur production», souligne-t-il.

5. Problèmes de main d'œuvre - Rétablir un équilibre délicat. La main-d’œuvre qualifiée est tout simplement insuffisante pour que se matérialise la croissance prévue par les minières. Chaque année qui passe, le déficit de compétences semble d’ailleurs s'étendre à un éventail plus large de fonctions. «Pour trouver des travailleurs motivés, les entreprises peuvent prendre des mesures telles que : planifier la main-d'œuvre de manière plus scientifique, mettre en place une formation polyvalente à l'échelle de l'industrie et se doter d'une culture mondiale», indique le rapport.

6. Les aléas des projets d'immobilisations - Un risque qui augmente au même rythme que l'écart entre l'offre et la demande. Les produits de base continuant de fluctuer dans le secteur minier, l'écart entre l'offre et la demande s'élargit, et le nombre de projets d'immobilisations grimpent à l'échelle planétaire. «Les minières doivent maintenant se concentrer sur la gestion des risques qui, s'ils se concrétisaient, les empêcheraient d'atteindre leurs objectifs de production constants», dit-il.

7. Financement non conventionnel - À financement nouveau, niveau de connaissances supérieur. Malgré leur position de trésorerie avantageuse, les sociétés minières ont du mal à mobiliser suffisamment de capitaux pour financer leur croissance. Pour connaître du succès, elles doivent absolument établir les liens dont elles ont besoin pour accéder aux marchés étrangers et en venir à une meilleure compréhension de ces régions.

8. Toujours plus gros - Quand diversification rime avec multiplication des risques. L'accès compliqué aux gisements, la diminution de la teneur des minerais, la montée en flèche de la demande mondiale et les prix élevés des produits de base se sont conjugués pour rehausser l'appétit des minières pour le risque géographique et économique. Pourtant, peu d'entreprises possèdent à l'interne les compétences requises pour transformer en croissance d'imposants portefeuilles de projets d'immobilisations ou pour assurer l'exploitation de leurs propriétés dans des régions qu'elles connaissent mal, d’après les experts de Deloitte.

9. La volatilité est la nouvelle norme - Prévoir l'imprévisible. Même si les «cygnes noirs» sont, par définition, hautement improbables et donc, particulièrement difficiles à prévoir, ils ont des incidences importantes et se retrouvent de plus en plus souvent à l'ordre du jour des réunions des dirigeants des grandes entreprises. «Se préparer à ce genre de surprise complètement inattendue exige une créativité supérieure à celle que les sociétés minières sont habituées d'exercer», estime le rapport.

10. La course à la réglementation la plus stricte - La loi du plus fort. Les autorités nationales partout dans le monde ont enrichi leur arsenal d'initiatives réglementaires, et l'industrie minière figure dans la mire d'un bon nombre d'entre elles, ce qui accroît les besoins des minières de revoir leurs procédures de conformité à la réglementation, selon les experts de Deloitte.

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