Pétrole : l'industrie salue l'engagement de Québec


Édition du 01 Mars 2014

Pétrole : l'industrie salue l'engagement de Québec


Édition du 01 Mars 2014

Par François Normand

Essentiel pour l'acceptabilité sociale

Cela dit, s'il y a un parallèle à faire avec la Norvège, c'est sur le plan de l'acceptabilité sociale de l'exploitation pétrolière. Car, à l'instar des Norvégiens, les Québécois considèrent que l'État a un rôle à jouer dans le développement énergétique, comme en témoigne leur attachement à Hydro-Québec.

«L'implication du gouvernement dans la phase d'exploitation va rassurer les Québécois, même si ce modèle de développement est semblable à celui de l'Alberta ou des États-Unis, affirme Germain Belzile, professeur d'économie à HEC Montréal, qui s'intéresse au secteur énergétique. C'est le meilleur compromis auquel on pouvait arriver.»

Pour Mario Lévesque, l'implication de Québec était essentielle pour que l'industrie pétrolière décolle au Québec. «Il n'y aurait pas de projet d'exploration à Anticosti sans la participation du gouvernement», dit-il, en donnant l'exemple du moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste.

«C'est une question d'acceptabilité sociale, car on connaît bien les techniques d'exploitation sécuritaire du gaz de schiste dans le monde», ajoute M. Lévesque.

Michael Binnion estime d'ailleurs que le gouvernement devrait s'inspirer de son implication dans le secteur pétrolier - en créant des coentreprises - pour valoriser ses réserves de gaz naturel.Pierre-Olivier Pineau, spécialiste en énergie à HEC Montréal, voit un autre avantage à l'engagement du gouvernement dans le secteur du pétrole : le Québec développera ses connaissances sur cette industrie, comme l'Alberta a su le faire au fil des décennies. «Le modèle mis en place par Québec maximise les retombées économiques tout en permettant de développer une expertise locale.»

Un Statoil québécois ?

Et pour la suite, si on trouve du pétrole ? Le gouvernement créera-t-il un Statoil québécois dans la phase d'exploitation ? C'est possible, mais peu probable, disent les analystes.

Selon Gaëtan Lafrance, les grandes pétrolières devront nécessairement s'engager dans cette phase. Ce sont elles qui ont surtout l'expertise - même Statoil a besoin de leur expertise en Norvège.

Mais qui sait ? Dans le passé, le Québec a déjà commercialisé à petite échelle du gaz naturel et du pétrole par l'intermédiaire de la Société québécoise d'initiatives pétrolières.

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