Mine de niobium : Niocan ne lâche pas

Publié le 20/08/2009 à 00:00

Mine de niobium : Niocan ne lâche pas

Publié le 20/08/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
En revanche, Niocan met de côté, pour l'instant, son intention de poursuivre le gouvernement. En mars, l'entreprise indiquait avoir retenu les services d'un cabinet d'avocats afin d'analyser ses "droits et options", reprochant à Québec de tarder à lui délivrer un certificat d'autorisation pour ce projet controversé.

Or, voilà que Niocan change de stratégie et choisit plutôt de reprendre son lobbying auprès du gouvernement. Le président et chef de la direction de l'entreprise, Bernard Coulombe, entend rencontrer les ministres de l'Environnement, Line Beauchamp, du Développement économique, Clément Gignac et des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, de même que leurs fonctionnaires, afin de les convaincre du bien-fondé du projet de mine.

De manière à être mieux outillé, M. Coulombe vient de commander la mise à jour de deux études menées au début des années 2000.

La première, effectuée par la firme Met-Chem, abordait les coûts de financement et d'exploitation du complexe minier projeté. Elle sera mise à jour au coût de 150 000 $. La deuxième, qui se penche sur l'impact socio-économique du projet, sera mise à jour par le cabinet comptable KPMG au coût de 65 000 $. Les études révisées doivent être prêtes en octobre. Niocan fera aussi recalculer les ressources minières présentes à Oka, ce qui lui coûtera 50 000 $.

"Nous voulons leur dire (aux représentants du gouvernement): vous voyez toute l'information qui a été mise à jour, c'est toujours valable, alors donnez-nous un coup de pouce", a expliqué M. Coulombe au cours d'un entretien téléphonique.

Craintes environnementales

Le projet, lancé à la fin des années 1990, suscite la vive opposition de résidants, d'agriculteurs et d'environnementalistes, qui entrevoient deux dangers: l'abaissement du niveau de la nappe phréatique des environs et les rejets d'uranium.

Le conseil de bande de Kanesatake partage non seulement ces craintes, mais désapprouve en outre le projet du fait qu'il doit être développé sur des terres que revendiquent les Mohawks.

Dans un rapport d'enquête paru en mars 2005, le Bureau d'audiences publiques (BAPE) sur l'environnement avait conclu que "le pompage des eaux souterraines requis pour l'exploitation de la mine entraînerait un rabattement de la nappe profonde dont la forme et l'étendue exactes demeurent imprévisibles". Le niveau de certains étangs pourrait aussi baisser, d'après le BAPE.

Au sujet de l'uranium, le BAPE avait reconnu le risque d'une "légère contamination des eaux souterraines", mais avait exclu tout impact sur la qualité des eaux de surface.

Une étude subséquente commandée par Niocan et publiée en septembre 2006 a évalué que la mine drainerait jusqu'à 4320 litres d'eau souterraine par minute, en soulignant toutefois que la plus grande partie de ce volume serait restituée au sous-sol après un nettoyage approprié.

Pour atténuer les répercussions de la mine sur les puits artésiens des agriculteurs des environs, Niocan s'est engagée à rallonger l'aqueduc municipal d'environ trois kilomètres pour les alimenter.

Depuis 1998, Niocan a investi plus de 10 millions $ dans le projet d'Oka. En 2000, on évaluait à 110 millions $ les travaux de construction de la mine, qui s'étaleraient sur deux ans. Bien sûr, la facture a grimpé sensiblement depuis cette date en raison de l'inflation.

Le niobium est un métal qui permet de renforcer les pièces d'acier tout en en diminuant le volume. A l'instar des autres matières de base, son cours a atteint des sommets l'été dernier, mais a rebaissé au cours des derniers mois. Le prix du niobium est tout de même deux fois plus élevé qu'en 2000, selon Bernard Coulombe.

Si la mine devait voir le jour, Niocan prévoit qu'elle emploierait quelque 160 personnes. Selon l'étude de KPMG effectuée en 2000, le complexe entraînerait des retombées économiques de 781 millions $ au Québec pendant sa durée de vie de près de 20 ans, dont 35 millions $ par année dans la seule région d'Oka.

Au ministère de l'Environnement, on n'a pas pu dire, mercredi après-midi, où en était le dossier de Niocan. En mars, un porte-parole avait affirmé que l'examen du projet se poursuivait, en ce qui a trait plus particulièrement à son impact sur les eaux souterraines.

L'action de Niocan a clôturé mercredi à 21,5 cents, un cours inchangé par rapport à celui de la veille, à la Bourse de Toronto. Le titre a atteint un sommet de 1,60 $ à la fin 2003.

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