Les hauts et les bas du fly-in fly-out


Édition du 27 Septembre 2014

Les hauts et les bas du fly-in fly-out


Édition du 27 Septembre 2014

Par Suzanne Dansereau
André Maltais compose bien avec la distance : c'est un ancien travailleur forestier. «Ma conjointe et moi, on a toujours vécu comme cela.» Il apprécie le fait de pouvoir être en congé 36 jours d'affilée, en prenant juste 12 jours de vacances. «Je n'ai jamais si peu travaillé dans une année !» dit-il, en précisant qu'il travaille... la moitié de l'année. C'est vrai qu'ArcelorMittal Mines Canada a réduit les quarts de travail de 14 à 12 jours. M. Maltais est content aussi du salaire - qui n'est pas plus élevé que s'il était résident - mais qui lui apparaît avantageux dans la mesure où, une fois au travail, il est logé et nourri par la minière. «Je n'ai pas de ménage à faire ni de repas à préparer.»

«C'est sûr que je m'ennuie de mes enfants, poursuit-il, mais quand je suis au travail, je me conditionne à le faire, en sachant qu'au retour à la maison, j'aurai plus de temps de qualité avec ma famille.» Et, pour communiquer, il y a Skype et FaceTime, ajoute-t-il.

Une attitude «positive»

Établi à Saint-Félicien, Daniel Lavoie, 50 ans, a eu sa propre PME de distribution, avant de se mettre à la recherche d'un nouveau défi. C'est sa conjointe qui a vu passer une offre d'emploi en FIFO à la mine de fer du Mont-Wright. «J'étais habitué de voyager», explique-t-il. Le FIFO, c'était un must pour lui, sinon, il n'aurait pas postulé. «Je ne voulais pas déraciner ma famille.» Trois enfants - 13, 9 et 6 ans - et sa conjointe qui vient de décrocher un poste important en démarrage d'entreprise. «Déménager à Fermont aurait été un trop gros sacrifice à lui demander», croit ce chef des préposés au concentrateur.

«On s'est dit : on l'essaie un an. Et ça va bien. Mes deux enfants plus vieux sont très autonomes. Le plus jeune commence à s'ennuyer après 9 ou 10 jours, mais quand j'arrive, c'est la fête ! Ma blonde est très indépendante, poursuit-il, et nous avons de bons voisins, alors cela me rassure.»

Daniel Lavoie «adore» son travail. «Je suis un gars avec une attitude positive», ajoute-t-il. Mais il avoue qu'un quart de travail de trois semaines d'affilée «serait trop long». M. Lavoie mentionne également l'expérience d'un ex-confrère de travail, lui aussi aussi en mode fly-in fly-out, qui a dû quitter «parce que ses enfants pleuraient tous les jours». La direction des ressources humaines d'AMMC n'a pu confirmer cette information, et malgré nos tentatives, l'ex-employé n'a pu être joint.

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