Un projet d'oléoduc d'une valeur de 12 milliards $ présenté comme une "opportunité historique" pour approvisionner l'est du Canada en pétrole brut provenant des sites pétroliers de l'ouest du pays verra vraisemblablement le jour, a indiqué TransCanada (TSX:TRP).

La compagnie a affirmé jeudi qu'elle jouissait de suffisamment d'appuis pour aller de l'avant avec son projet Énergie Est, dont celui de la première ministre albertaine, Alison Redford, qui l'a présenté comme un "projet fondateur pour la nation".

Le projet de TransCanada compte évidemment son lot de détracteurs, qui le jugent dangereux et qui mettent en doute les promesses de créations d'emplois et de sécurité énergétique avancées par ses promoteurs.

L'oléoduc Énergie Est aura une capacité d'environ 1,1 million de barils par jour et devrait être mis en service à la fin de 2017. Un oléoduc de 3000 km déjà existant constituerait le tronçon principal du projet. Des ajouts devraient toutefois être réalisés au nord-ouest de Burstall, en Alberta, et surtout entre Montréal et Saint-Jean (N.-B.), en passant par la région de Québec.

TransCanada dit avoir conclu des contrats fermes et à long terme avec des producteurs et raffineurs pour transporter quotidiennement environ 900 000 de ces barils de pétrole brut afin d'approvisionner l'est du pays.

Le président et chef de la direction de l'entreprise, Russ Girling, a déclaré jeudi par voie de communiqué que cette nouvelle infrastructure pétrolière représentait une "occasion historique" d'acheminer les ressources pétrolières d'ouest en est.

Le projet permettra également de "générer des emplois et des recettes fiscales, et d'assurer la sécurité énergétique de tous les Canadiens pour les décennies à venir", a poursuivi M. Girling.

Il permettra le transport de pétrole brut jusqu'aux raffineries du Québec et du Nouveau-Brunswick.

La compagnie Irving Oil a d'ailleurs annoncé jeudi qu'elle entendait construire un terminal marin d'une valeur de 300 millions $ à Saint-Jean pour s'assurer de pouvoir être en mesure de gérer l'augmentation du flux d'hydrocarbures.

TransCanada a d'ailleurs déjà reçu l'approbation d'élus du Nouveau-Brunswick pour ce projet.

Pour sa part, le gouvernement du Québec, qui semble plutôt ouvert au projet, attend de connaître les plans définitifs de la compagnie avant de lui accorder son appui.

Selon le porte-parole du projet Énergie Est, Philippe Cannon, TransCanada a encore d'importantes étapes à franchir au chapitre de la planification, notamment la définition exacte du tracé.

"Le tracé final va être connu seulement une fois que le processus réglementaire de l'Office national de l'énergie va être terminé", a-t-il exposé en entrevue téléphonique. "On va se rendre dans chacune des communautés touchées par le tracé de l'oléoduc (...) et on va inviter les gens à venir rencontrer les différents spécialistes et les gens de chez TransCanada."

L'exportation de pétrole brut à destination de marchés assoiffés de pétrole comme l'Inde à partir de la côte est du Canada est aussi possible, à condition de procéder à certains réaménagements.

La première ministre Redford estime que cette opportunité cadre parfaitement avec la stratégie énergétique canadienne. "Mon gouvernement s'est engagé dans ce projet dans la poursuite de ses efforts visant à explorer de nouveaux marchés et à obtenir un prix plus juste pour les ressources pétrolières que possèdent les Albertains", a-t-elle dit.