Le glas de Rabaska a sonné en Russie

Publié le 11/12/2009 à 10:21, mis à jour le 28/10/2010 à 16:37

Le glas de Rabaska a sonné en Russie

Publié le 11/12/2009 à 10:21, mis à jour le 28/10/2010 à 16:37

Par Olivier Schmouker

Alexander Medvedev a été franc et direct face à Jean Charest. Photo : Bloomberg.

La direction de Gazprom l’a clairement répété au premier ministre Jean Charest lors de sa visite officielle en Russie : le projet de port méthanier Rabaska sur le Saint-Laurent ne les intéresse plus.

«Le projet n’est pas mort, mais il n’est plus actif», a dû reconnaître M. Charest à l’issue de la rencontre, qui pourtant devait être secrète, même si la présence de représentants de Gaz Métro à la mission économique laissait deviner une telle possibilité.

En fait, Jean Charest et Alexander Medvedev, vice-président de Gazprom, celui-là même qui avait signé en début d’année une lettre d’entente à Québec avec le consortium à la tête du projet – Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France -, n’ont pas trouvé de compromis entre les exigences des uns et des autres. Depuis la signature, la récession a frappé et Gazprom a dû abandonner des projets à l’étranger, étant moins sûrs de leur rentabilité. Parmi ceux-ci, celui de Rabaska…

La rencontre visait à renégocier les conditions de l’entente. Et les discussions sont dans l’impasse, même si «Gazprom est toujours intéressée», selon les dires du premier ministre québécois.

Un niet catégorique

En juin dernier, Pierre Arcand, ministre des Relations internationales, avait lui aussi rencontré M. Medvedev lors de sa mission préparatoire en Russie. Ils avaient, bien entendu, parlé de Rabaska, mais n’avaient jamais ébruité ce qui s’était dit.

Mais voilà, trois semaines plus tard, M. Medvedev avait balancé aux médias russes qu’il avait déchiré la lettre d’entente et ne voulait plus entendre parler du projet Rabaska. Et ce, sans donner de véritable explication à ce sujet…

Une réconciliation aurait pu se produire, grâce à un changement de cap décrété par le conseil des directeurs de Gazprom, qui a décidé en octobre de faire de l’Amérique du Nord «une priorité» pour le développement du géant gazier russe.

Gazprom se devait donc se faire «plus présent dans les segments de la liquéfaction de gaz naturel, de son acheminement maritime, de la regazéification et de la vente du combustible au consommateur final». Et à cet égard, «le marché de l'Amérique du Nord est une priorité pour Gazprom». La question était alors de savoir s’il s’agissait d’une porte ouverte à la rediscussion des conditions de la lettre d’entente du projet Rabaska. La réponse est maintenant clairement négative.

Pis, c’est tout le projet Rabaska – d’un montant évalué à 840 millions de dollars – qui serait sur le point de disparaître, selon les propres mots du premier ministre en Russie. Pour être relancé, il faudrait trouver un fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) autre que Gazprom. Or, cela fait de longs mois que le consortium en cherche un activement, et n’en a toujours pas trouvé le moindre…

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