Industrie de l'aluminium: L'énergie au coeur de la bataille


Édition du 07 Juin 2014

Industrie de l'aluminium: L'énergie au coeur de la bataille


Édition du 07 Juin 2014

L'électricité, un levier majeur

Jean Simard, président de l'Association canadienne de l'aluminium, soutient que le gouvernement du Québec doit tenir compte de cette réalité et ajuster en conséquence les coûts de l'électricité vendue aux producteurs. L'énergie représente de 30 % à 40 % du coût de production de l'aluminium. Au Québec, les alumineries produisent elles-mêmes la moitié de l'énergie qu'elles utilisent et achètent l'autre moitié à Hydro-Québec. La palme de l'indépendance à cet égard revient à Rio Tinto Alcan, qui produit 90 % de son électricité. Alcoa et Alouette sont toutefois les deux plus grands clients d'Hydro-Québec.

Pour Jean Simard, l'équation est facile à poser. «Historiquement, 90 % des usines qui ont été fermées se situaient dans les troisième ou quatrième quartiles mondiaux en ce qui concerne le coût de leur approvisionnement en électricité, dit-il. Une usine doit se classer dans le deuxième quartile pour se maintenir, et dans le premier quartile pour que ses propriétaires puissent investir dans des ajouts de capacité.» À 4,7 cents du kilowattheure (kWh), le tarif L offert aux industries par Hydro-Québec placerait les alumineries dans une zone dangereuse, selon le président, qui rappelle que le coût de l'énergie au Moyen-Orient ne dépasse pas les 2 cents du kWh.

Plus que le simple coût de l'énergie, l'industrie vise à établir des ententes de partage de risque avec le gouvernement du Québec. C'est ce qu'Alcoa a obtenu lors d'une négociation qui a fait réagir, l'entreprise menaçant même de fermer ses trois usines du Québec devant la possibilité d'une augmentation de 60 % du prix de son électricité. Cette nouvelle entente, similaire à celle qu'avait Alcoa jusqu'alors, place l'entreprise dans le deuxième quartile mondial. Le coût variera en fonction du prix de l'aluminium.

Alouettes est engagée dans une négociation similaire avec le gouvernement du Québec. «Les discussions allaient bon train, mais sont maintenant suspendues, le temps de prendre contact avec le nouveau gouvernement», explique André Martel. Refusant de négocier sur la place publique, ce dernier avance que son entreprise recherche simplement «un partenariat menant à des conditions gagnantes nous permettant de continuer de croître et de générer de l'activité économique et de la création d'emplois au Québec.»

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