GES: le Canada ne doit pas être plus ambitieux que les É-U, dit Jim Prentice

Publié le 04/12/2009 à 18:00

GES: le Canada ne doit pas être plus ambitieux que les É-U, dit Jim Prentice

Publié le 04/12/2009 à 18:00

Par La Presse Canadienne

Si le Canada se montre plus exigeant que les États-Unis en matière de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, il en souffrira économiquement, prévient le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice.

"Si nous faisons plus que les États-Unis, nous subirons des conséquences économiques sans tirer de véritables avantages sur le plan environnemental, des conséquences économiques qui pourraient nuire à notre capacité d'investir dans de nouvelles technologies propres ou d'autres solutions innovatrices pour lutter contre les changements climatiques", a affirmé le ministre Prentice devant le Conseil patronal de l'environnement du Québec.

À quelques jours de son départ pour la conférence de Copenhague, le ministre fédéral de l'Environnement a plus que jamais insisté sur la nécessité pour le Canada d'adopter une politique de réduction des gaz à effet de serre qui soit non pas seulement canadienne, mais continentale.

"Compte tenu de l'intégration de nos deux économies, il est essentiel que nos cibles soient alignées, ni plus ni moins."

Le Canada vise une réduction de ses émissions de 20 pour cent d'ici 2020 en prenant 2006 comme année de référence. Dans les faits, il s'agit d'une réduction de trois pour cent de ses émissions si l'on prend 1990 comme année de référence.

Les États-Unis ont annoncé une cible provisoire de réduction de 17 pour cent d'ici 2020, en prenant 2005 comme année de référence.

Quant au Québec, il s'est donné un objectif de réduction de 20 pour cent d'ici 2020, en prenant 1990 comme année de référence. Cette cible serait la plus ambitieuse en Amérique du Nord.

Le ministre Prentice a redit son ouverture envers un système de plafonds d'émissions et d'échanges, communément appelé "cap and trade", à condition qu'il soit "continental", donc encore une fois arrimé aux États-Unis. Il ajoute toutefois que les détails restent à être définis.

Devant les détracteurs de la politique canadienne et devant tous ceux qui incitent le Canada à faire preuve de plus de leadership en matière environnementale, M. Prentice affirme qu'il ne cédera pas au lobby.

"Nous refusons de répéter les erreurs du passé. Il est donc impératif que nous ne nous précipitions pas vers un accord uniquement pour dire que nous avons pris des mesures", a-t-il prévenu.

Réactions

Présent lors de l'allocution du ministre Prentice, le député bloquiste Bernard Bigras lui a reproché de ne pas comprendre la réalité québécoise, ouverte à des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre.

"Il a mal compris la réalité économique du Québec. Sa position, aujourd'hui, ne reconnaît pas les efforts faits par le secteur industriel depuis 1990, donc ce n'est pas une politique qui va venir protéger les emplois au Québec; c'est plutôt une politique qui va préserver les emplois dans le reste du Canada, et en Alberta surtout."

Le porte-parole du Bloc pour les questions environnementales va jusqu'à dire que la conférence de Copenhague sera "un test pour le fédéralisme asymétrique. "Si jamais le Canada n'est pas capable de reconnaître les efforts passés et reconnaître les efforts du Québec, et bien les Québécois devront tirer une conclusion."

De son côté, le groupe écologiste Greenpeace a carrément apparenté le ministre Prentice à un "ambassadeur des sables bitumineux".

"Ce que monsieur Prentice ne dit pas, c'est que le coût de l'inaction sera beaucoup plus élevé pour l'économie du pays et qu'en ce moment, la cible proposée par son gouvernement favorise l'Alberta au détriment des autres provinces", a commenté Mélissa Filion, directrice intérimaire de Greenpeace Québec.

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