Gaz de schiste : Questerre nerveuse, mais confiante

Publié le 22/10/2012 à 15:24, mis à jour le 22/10/2012 à 15:30

Gaz de schiste : Questerre nerveuse, mais confiante

Publié le 22/10/2012 à 15:24, mis à jour le 22/10/2012 à 15:30

Bloomberg

La ministre des Ressources naturelles Martine Ouellet doit prononcer ce soir une allocution au congrès de l’Association pétrolière et gazière du Québec, et personne ne sait ce qu’elle dira au juste. L’industrie a toutes les raisons d’être nerveuse, mais le pdg de la gazière Questerre, Michael Binnion, reste confiant.

Le 20 septembre, la ministre déclarait que l’exploitation des gaz de schiste ne peut pas être sécuritaire et qu’un moratoire complet s’impose. La première ministre Pauline Marois a ensuite nuancé ses propos en disant que Québec ferait les études « correctement » avant de prendre toute décision. Mais les gazières ont toutes les raisons d’être échaudée. « Nous voyons bien que dans le gouvernement, les gens responsables des gaz de schiste étaient parmi les plus farouches opposants à l’industrie », dit Michael Binnion, l’un des plus importants joueurs gaziers dans la vallée du Saint-Laurent.

Il pense non seulement à Martine Ouellet, qui s’est fait connaître pour ses positions environnementalistes avant d’être aux Ressources naturelles, mais aussi à Daniel Breton, farouche opposant de cette industrie, devenu ministre de l’Environnement.

L’homme d’affaires reste pourtant optimiste. « Pour eux, d’avoir accès aux ressources du gouvernement, d’être capables de comprendre la réalité, pas seulement les perceptions, je pense que ça va probablement aider. Ils vont devoir être informés », dit-il.

Mais il convient que la partie n’est pas gagnée. « La ministre des Ressources naturelles a dit clairement qu’elle est sceptique, donc c’est un défi de se pencher sur les questions qui font l’objet de son scepticisme », convient-il. L’industrie s’attend à ce qu’elle clarifie sa position.

Jamais sans risque

Le pdg de Questerre assure que les Québécois ont tort d’avoir peur des gaz de schiste. Sur son blogue, il a même déjà comparé les opposants à cette industrie à des gens qui croient qu’Elvis Presley est toujours vivant, ou à des habitants d’une planète sous-développée dans la série Star Trek.

Après les déclarations rassurantes de l’industrie, les médias ont pourtant révélé des fuites dans trois puits de gaz de schiste, début 2011. L’un de ceux de Questerre, à Saint-Luc, a fait l’objet d’enquêtes du ministère des Ressources naturelles.

« Avoir trois puits sur 19 qui fuient, c’est tout-à-fait normal, se défend Michael Binnion. Nous travaillons constamment pour diminuer nos fuites, mais il y en aura toujours ! Les joints efficaces à 100 % n’existent pas. Cet épisode est un exemple de mauvaise compréhension de l’industrie par le gouvernement, et d’une industrie qui a fait un mauvais travail d’explication. »

Quant à l’évaluation environnementale stratégique en cours sur l’exploitation des gaz de schiste, Michael Binnion persiste à dire que le processus, entamé sous l’ancien gouvernement, est politique. « C’est le cas depuis le tout début. Ce n’est pas un processus basé sur les faits, dit-il. Résultat : nous nous retrouvons avec un moratoire de facto de deux ans. »

Il ajoute que « Questerre n’a jamais dit qu’il n’y aurait pas de risque ». « Tout ce qui implique des interventions humaines inclura toujours un risque, dit Michael Binnion. Mais si nous faisons une erreur, nous allons la réparer et nous allons compenser. »

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