Des Innus de la Côte-Nord se lancent dans l'exploration minière

Publié le 04/05/2010 à 14:44

Des Innus de la Côte-Nord se lancent dans l'exploration minière

Publié le 04/05/2010 à 14:44

Par La Presse Canadienne

Argex Silver Capital, St-Georges Platinum et Litewave ont approché les autochtones dès le début de leurs démarches. Photo : Bloomberg

Pour combattre son exclusion des emplois de la Côte-Nord, une communauté innue se lance dans des projets miniers.

Les Innus de Pessamit, au sud-ouest de Baie-Comeau, se targuent d'avoir en main une entente sans précédent au pays, avec des promoteurs qui reconnaissent leur titre de propriété sur le territoire. Cette entente fait d'eux des partenaires à part entière dans l'exploration de sites miniers.

"Nous, nos gens sont exclus de l'employabilité, soit à Alcoa, à Abitibi-Bowater, dans les autres industres qui sont là, a affirmé le chef de Pessamit, Raphaël Picard, mardi, en conférence de presse à Québec. Nous nous sommes dit que, étant investisseurs dans une entreprise minière, nous pourrons amener certaines infrastructures de transformation sur la réserve."

Il a ajouté qu'il s'explique encore mal cette exclusion, dont les racines se retrouvent peut-être, selon lui, à l'implantation des premières grandes industries sur la Côte-Nord, qui avaient "beaucoup de réticences" à employer des autochtones.

Selon les accords qui ont cours habituellement, les autochtones reçoivent des retombées limitées des projets économiques sur leur territoire. Cette fois, les minières Argex Silver Capital, St-Georges Platinum et Litewave ont approché les autochtones dès le début de leurs démarches en reconnaissant leur titres de propriété sur le territoire visé par leurs recherches, même si rien ne les obligeait à le faire.

Au dire de M. Picard, les anciens modèles d'entente avec les autochtones sont "dépassés" et c'est maintenant le début d'une "nouvelle ère". Le leader s'est présenté en conférence de presse aux côtés des représentants des trois minières engagées dans les projets.

"Nous sommes très heureux de consentir à l'exploration minière, a commenté M. Picard. Ces compagnies sont venues nous voir comme gouvernement détenteur d'un titre de propriété. Cette reconnaissance nous amène des occasions d'affaires comme partenaires à part entière dans l'exploration minière."

M. Picard a tenu à indiquer que les entreprises n'ont pas l'obligation constitutionnelle de consulter les autochtones, mais que la Cour suprême a requis ce type de consultation en amont des projets.

Il existe, a-t-il précisé, des communautés qui reçoivent des redevances des gouvernements pour l'exploitation des sables bitumineux, pas directement des entreprises, ce qui pourra être le cas en vertu de cette nouvelle entente.

Selon Frank Dumas, de la société St-Georges, c'est un "exemple à suivre" qui est "en avance sur ce qui se fait".

Pessamit accorde donc le droit à ces entreprises d'explorer le potentiel minier du territoire, mais en échange elle obtient un droit de première participation et pourra investir dans l'exploitaiton éventuelle des gisements. Un centre de recherches sera construit sur la réserve, et des installations de transformation pourraient aussi y voir le jour.

"C'est la meilleure voie, a commenté le chef. Au lieu de petites compensations, nous privilégions le développement régional."

Selon l'exploration en cours, le sous-sol recèle du titane, du fer, du vanadium, ainsi que du platine, du cuivre et du nickel, entre autres.

Si les projets débouchent sur l'exploitation, entre 700 et 800 emplois à plein temps pourraient être créés, tandis qu'une centaine d'Innus seront embauchés dans une usine de transformation.

Aucune autre entreprise n'a approché Pessamit, même si plus de 2800 concessions minières sont détenues par des prospecteurs sur le territoire ancestral. Le chef de Pessamit affirme que la communauté pourrait toutefois demander des injonctions pour bloquer les projets non autorisés.

 

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