Négociations rompues à La Presse

Publié le 23/10/2009 à 10:01

Négociations rompues à La Presse

Publié le 23/10/2009 à 10:01

Par Denis Lalonde

Une proposition finale sera déposée par la direction la semaine prochaine. Photo : B. Nantel

Les négociations entre la direction de La Presse et ses huit syndicats sont rompues alors que la date butoir du 1er décembre approche. La partie patronale entend déposer une proposition finale à ses employés la semaine prochaine.

Rappelons qu’au début du mois de septembre, la partie patronale avait lancé un ultimatum à ses syndicats qui prévoyait la suspension de la publication de La Presse et du portail Internet Cyberpresse.ca si tous les syndicats ne ratifiaient pas une nouvelle convention collective avant le 1er décembre.

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«Plusieurs dossiers de négociations ont cheminé dans le cadre du huis clos. Cependant, à ce jour, des divergences importantes demeurent dans tous les secteurs. Les offres déposées aujourd’hui par les syndicats montrent un recul important par rapport aux négociations des derniers jours», affirme l’éditeur du quotidien, Guy Crevier, dans une note aux employés dont LesAffaires.com a obtenu copie.

Tout au cours des négociations, La Presse dit avoir choisi de minimiser chez ses employés l’impact des réformes nécessaires à sa survie. Ainsi, dans son offre de règlement, le quotidien propose que l’implantation de la semaine de 35 heures de travail en cinq jours se fasse sans mises à pied parmi les employés réguliers de tous les services.

La direction a également retiré de sa proposition monétaire la diminution de salaire de 6% en 2010, offrant plutôt un contrat de travail de trois ans (2009 à 2011) avec un gel salarial.

«Dans leurs dernières propositions, les syndicats ont requis des compensations qui annulent complètement les économies qui doivent être réalisées. L’entreprise ne peut raisonnablement souscrire à ces compensations, alors que ses revenus sont en chute brutale. Cette proposition ne règle en rien les problèmes structurels de La Presse et la condamne à brève échéance à l’application d’autres mesures plus difficiles», ajoute Guy Crevier dans sa note.

Depuis le début de l’année, les revenus publicitaires de La Presse accusent un retard de 14,5% par rapport à la même période l’an dernier, soit 3% de plus que le scénario qui vous avait été présenté en juin dernier.

Le cas particulier de la distribution

La direction est ferme sur un point: pas question de maintenir des emplois qui se dont pas nécessaires aux opérations du quotidien.

En conséquence, l’offre patronale entraîne le départ immédiat de 48 aides-distributeurs. Vu cette circonstance exceptionnelle, ces employés bénéficieront d’une indemnité de transition de 10 semaines de salaire par année de service, et ce, jusqu’à concurrence de 100 000 dollars. Les trois quarts des employés pourront bénéficier de l’indemnité de départ maximale.

Aux distributeurs, l’entreprise propose, sans mise à pied, l’implantation graduelle de la semaine de 5 jours.

Fonds de pension

Des amendements requis doivent aussi permettre à l’entreprise de réduire la volatilité et les coûts de ses fonds de pension. Depuis 2002, La Presse dit avoir versé en contributions additionnelles dans ses régimes de retraite la somme de 41 millions de dollars, soit 55 000 dollars par employé.

La projection la plus probable remise aux représentants syndicaux aujourd’hui prévoit des versements totalisant plus de 100 millions de dollars entre 2009 et 2016 pour combler les déficits des régimes de retraite.

Cela représente, pour certaines de ces années, une somme équivalant à plus de 40 % de la masse salariale de l’entreprise.

«Un tel niveau de cotisation menace la survie de La Presse», de l’aveu de la partie patronale.

Les syndicats demandent la présence d’un conciliateur

Les huit syndicats de La Presse et Cyberpresse déplorent que l’employeur ait rompu les négociations malgré le fait que sept d’entre eux aient accepté de mettre fin à la semaine de travail de quatre jours.

«Conscients de l’attachement des employés à la semaine de 4 jours, des syndicats avaient même proposé une réduction salariale de 10%, proposition qui a été rejetée par l’employeur parce qu’il ne voulait pas voir cette réduction imposée aux cadres», a révélé l’intersyndicale du quotidien dans un communiqué.

«Pour l’implantation de la semaine de cinq jours, les syndicats ont proposé une démarche dont le but était de faire contribuer tous les employés à l’effort de sauver La Presse. Cette approche a aussi été rejetée. La proposition de l’employeur a pour effet de faire payer les plus petits salariés de façon disproportionnée. Pourtant, au début de la négociation, l’employeur avait affirmé que les efforts consentis par les syndiqués seraient appliqués aux cadres de l’entreprise. Il n’y a plus de trace de cette promesse dans les propositions patronales», disent les syndicats.

Ces derniers se réjouissent toutefois que la négociation ait permis jusqu’ici de mettre de côté les compressions salariales de 6,31% ainsi que les menaces de licenciements, sauf dans le service de la distribution.

«Cela montre que la négociation demeure la meilleure voie pour assurer l’avenir de La Presse. Le souci des syndicats est d’y arriver, mais avec des solutions équitables pour tous. Dans cet esprit, les syndicats vont demander l’intervention d’un conciliateur», révèle le communiqué.

Au cours des jours qui viennent, les 600 employés membres des huit syndicats de La Presse et Cyberpresse seront informés plus en détail du déroulement et de l’état de la négociation et devront se prononcer sur la suite des choses lors d’assemblées générales.

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