[Photo : LesAffaires.com]

Être ou ne pas être trop gros ? Les audiences du CRTC sur la transaction Bell-Astral tournent au dilemme Shakespearien.

Tandis que Bell affirme devoir atteindre une masse critique pour concurrencer la venue de concurrents comme Netflix, une association de consommateurs croit plutôt que l’entité Bell-Astral serait suffisamment grande pour dicter les prix sur le marché.

Au cours de la deuxième journée d’audiences, le Groupe Public Interest Advocacy Centre a soutenu que le géant issu de cette transaction de 3,4 G$ serait tenté et aurait la capacité d’agir de manière anti-compétitive.

L’entreprise serait en mesure « d’exiger des tarifs commercieraux déraisonnables ou d’imposer des conditions qui empêcheraient les concurrents d’offrir de meilleurs prix ou des forfait innovateurs», a soutenu Janet Lo, conseillère légal du groupe.

Cela mènerait à des prix plus élevés pour les consommateurs, conclut le groupe d’intérêt.

Rogers, un proche concurrent de de Bell, a soulevé des arguments similaires pour exiger la vente de la chaîne de télé spécialisée The Movie Network comme condition à la transaction.

L’entreprise de Toronto a expliqué qu’elle entretient des liens étroits avec Astral.

«Notre premier partenaire d'innovation était Astral, soutient David Purdy, vice-président principal au contenu chez Rogers. Ils étaient la pierre angulaire de certains produits [sur demande et mobile]. Ils étaient de 24 à 36 mois en avance sur Bell.»

Selon M. Purdy, Astral a toujours fourni ses contenus à des coûts raisonnables. Il craint que ce ne sera plus le cas quand Bell l’aura avalée. Il a chiffré ses craintes, évaluant à des centaines de millions de dollars les pertes possibles pour ses actionnaires.

Les audiences ont débuté hier et se poursuivront toute la semaine.