Chalets de ski: le marché ne dérougit pas


Édition du 22 Novembre 2023

Chalets de ski: le marché ne dérougit pas


Édition du 22 Novembre 2023

Par Charles Poulin

Certains marchés ont tout simplement explosé, comme celui des environs de la station Mont Sutton, qui a connu une croissance de 27,3% des prix des chalets pour atteindre une médiane de 697 500$. (Photo: 123RF)

Contrairement au marché immobilier résidentiel en général, le segment des chalets hivernaux ne dérougit pas. Royal LePage note une augmentation du prix médian des chalets aux abords des pistes de ski de 7,8% entre 2022 et 2023, tandis que la hausse est de 4,9% pour les appartements en copropriété (condos).

Le prix médian d’un chalet est ainsi passé de 465 500$ à 501 600$ entre le 1er janvier et le 31 octobre dans les dix marchés étudiés par le Rapport sur les propriétés récréatives d’hiver de Royal LePage. Les condos, eux, ont grimpé de 380 500$ à 399 300$.

Le marché est encore en excellente santé, acquiesce Veronique Boucher, courtier immobilier résidentiel, Royal LePage Au Sommet en Estrie. Les acheteurs sont au rendez-vous.»

Éric Léger, courtier immobilier agréé, Royal LePage Humania dans les Laurentides, explique cette situation par le fait que les acheteurs de chalets sont généralement plus aisés, mais aussi à cause du cangementdes habitudes de travail des dernières années.

Le chalet était auparavant réservé aux gens à la retraite ou proche de la retraite, rappelle-t-il. Mais avec l’arrivée d’internet un peu partout en région et avec l’avènement du télétravail, beaucoup de personnes ont décidé de s’éloigner du bureau maintenant qu’ils ne doivent plus obligatoirement repartir vers Montréal le dimanche soir.»La venue d’une population supplémentaire qui reste plus que le week-end a eu pour effet de vitaliser plusieurs villages qui offrent désormais des services plus étendus, ajoute-t-il.

«La combinaison travail-nature a beaucoup favorisé les régions, plaide-t-il. Partir marcher dans le bois pour son heure de dîner au travail, ça améliore la qualité de vie pour beaucoup de gens.»

 

Des hausses presque partout

Presque tous les marchés de la résidence secondaire hivernale sous la loupe de l’agence immobilière étaient à la hausse cette année, mis à part Val St-Côme-Mont Garceau (Saint-Côme et Saint-Donat) à -0,9% ainsi que Stoneham-Lac Beauport (Beaupré, Sainte-Anne-de-Beaupré, Saint-Ferréol-les-Neiges et Saint-Joachim) à -3,9%.

Certains marchés ont tout simplement explosé, démontre le rapport. Les environs de la station Mont Sutton (Sutton, Brome, Lac-Brome) ont connu une croissance de 27,3% des prix des chalets pour atteindre une médiane de 697 500$, un sommet au Québec. Le Massif de Charlevoix (Baie-Saint-Paul, Les Éboulements, Isle-aux-Coudres, Petite-Rivière-Saint-François, Saint-Hilarion et Saint-Urbain) suit derrière à 21,8%. On retrouve ensuite le Mont Grands Fonds (La Malbaie, Clermont, Saint-Siméon, Saint-Aimé-des-Lacs, Notre-Dame-des-Monts, Sainte-Irénée et Baie-Sainte-Catherine) à 21,6% d’augmentation.

Les copropriétés du secteur de la station Mont-Saint-Anne ont aussi connu une croissance vertigineuse de 83,4% (145 000$ à 266 000$).

«Pour ce qui est de Sutton, il y a des ajustements de prix dans le temps qui ne s’étaient pas encore produits, souligne Véronique Boucher. Il y avait un certain rattrapage à faire. Il y a aussi eu beaucoup de construction récente près de la montagne, ce qui a fait grimper la moyenne des prix.»

Dans le cas de Stoneham-Lac Beauport, le courtier Marc Bonenfant de Royal LePage Inter-Québec explique la diminution s’explique par une intense flambée des prix depuis le début de la pandémie qui allait, un jour ou l’autre, s’avérer difficile à soutenir.

«Ça a tellement augmenté dû à l’engouement pour le télétravail que les prix ont carrément explosé, rappelle-t-il. Ça avait presque même trop augmenté, tellement que même les maisons d’entrée de gamme étaient devenues inaccessibles.»

Il souligne de plus que moins de transactions de prestige sont survenues en 2023, ce qui fait inévitablement diminuer le prix médian.

 

Croissance continue

La croissance des prix des chalets hivernaux devrait se poursuivre en 2024, mais à un rythme moins élevé, estime Royal LePage.

Le rapport de l’agence immobilière indique que les prix des chalets devraient augmenter de 1,8% pour arrêter la moyenne québécoise à 510 629$.

«Ça s’est stabilisé plus tôt cette année, mentionne Véronique Boucher. Les acheteurs sont encore au rendez-vous, mais ils sont plus réfléchis et prennent plus leur temps.»

Elle voit encore des offres multiples pour les propriétés d’environ 300 000$, mais il n’en reste plus tellement à ce prix, note-t-elle.

Le fait que les propriétés ont connu une très forte augmentation des valeurs facilite également la négociation, avance Éric Léger.

«Avec la hausse de valeurs, ça donne plus de marge au vendeur pour discuter du prix et ça souvent donne place à une négociation très saine», précise-t-il.

Seulement trois marchés devraient être à la baisse l’an prochain: Val Saint-Côme-Mont Garceau (-2%), Stoneham-Lac Beauport (-3%) et Mont-Sainte-Anne (-4%).

Je m’attends à un marché plus lent à Stoneham, Lac-Beauport et au Mont-Sainte-Anne, avance Marc Bonenfant. La hausse des taux d’intérêt a un grand impact. J’ai des gens qui veulent vendre parce que leur renouvellement d’hypothèque approche.»

Le courtier immobilier de l’agence Royal LePage Inter-Québec estime également que les règles du gouvernement fédéral, qui va serrer la vis à la location temporaire sur des plateformes comme Airbnb et VRBO en refusant les déductions fiscales des propriétaires dans les provinces et les municipalités qui interdisent ce type de location dès le 1er janvier, risquent de refroidir certains acheteurs.

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