Le ratio de la dette québécoise par rapport au PIB a baissé ces dernières années. Photo : LesAffaire
Non seulement les Québécois sont parmi les Canadiens les plus endettés, ils font partie des citoyens les plus endettés des pays industrialisés.
Selon une estimation du Mouvement Desjardins, la dette brute du Québec en incluant la part de la dette fédérale, des municipalités québécoises et de celle du gouvernement du Québec s'élevait à environ 103 % du produit intérieur brut (PIB) québécois en 2007, soit le même niveau que l'Italie (104 %), mais beaucoup moins que le Japon à 187,7 %.
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Toutefois, l'endettement des Québécois est plusélevé que la moyenne des 30 pays de l'OCDE (73,5 %), des 16 pays de la zone euro (71,20 %), des États-Unis (62,9 %) ou de l'Ontario (59,7 %) en utilisant les mêmes paramètres comparatifs.
Pour comparer des pommes avec des pommes au niveau international, Desjardins a ajouté la proportion québécoise de la dette du gouvernement canadien. Sans celle-ci, la dette brute du Québec était de 50 % du PIB en 2007.
L'année 2007 a été utilisée comme référence, car c'est la plus récente pour comparer la situation du Québec à celle d'autres pays. Elle ne tient pas compte des pressions que la récession a exercées sur les finances publiques.
L'utilisation de la dette brute tient aussi au fait que le FMI et l'OCDE s'appuient sur cet instrument de mesure. Elle inclut la dette directe consolidée, le passif attribuable aux régimes de retraite des employés des États et les dettes des municipalités.
Faut-il s'inquiéter de l'endettement élevé des Québécois ? Oui, répond Benoît Durocher, économiste principal chez Desjardins, qui a estimé la dette brute du Québec à 103 % de son PIB.
" C'est inquiétant ", dit-il, soulignant que le service de la dette du gouvernement mais sans la part du fédéral représente actuellement 10 % de ses dépenses. À ses yeux, la situation est d'autant préoccupante que le Québec est une société vieillissante, ce qui limite le potentiel de croissance de notre économie à long terme.
Ces dernières années, le ratio de la dette québécoise par rapport au PIB a baissé. Mais selon Daniel Denis, associé et économiste de Secor, il pourrait augmenter si les taux d'intérêt augmentent et si la croissance future est faible.
Des bémols
Préoccupé par le niveau de la dette, le trésorier de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Pierre Patry, note que le déficit par rapport au PIB en 2009-2010 est beaucoup moins élevé au Québec (1,3 %) qu'aux États-Unis (10 %), en France (8 %) ou au Royaume-Uni (11,5 %).
Quant à la capacité de payer des Québécois, M. Patry déplore les baisses d'impôt qui ont privé le gouvernement de 5 milliards de dollars de revenus par année depuis 2000-2001. " Si on avait ces dollars, on n'aurait pas aujourd'hui un défi cit de 3,9 milliards. " ?
