La dette : «Il faut y aller calmement», Paul Desmarais

Publié le 19/03/2010 à 22:03

La dette : «Il faut y aller calmement», Paul Desmarais

Publié le 19/03/2010 à 22:03

Le Québec a été moins lourdement affecté par la crise économique grâce aux programmes d’infrastructures mis en place par le gouvernement Charest, selon le PDG de Power Corp., Paul Desmarais fils.

«Au Québec on a très peu senti la crise pour ces raisons mais, cela dit, on a un important déficit et il faudra travailler fort pour s’en sortir. C’est clair et il ne faut pas être un grand économiste pour comprendre ça», a-t-il précisé dans le cadre d’une «discussion économique» organisée par HEC Montréal.

Paul Desmarais n’a pas voulu s’avancer sur le prochain budget qui sera déposé à Québec. Il concède toutefois que «les temps sont encore incertains».

«Il faut y aller calmement. On va voir ce que renferme le budget. Mais il est certain qu’il ne faut pas trop faire absorber à la population le coût des services. Il ne faut pas mettre ça sur le dos des générations», ajoute-t-il.

Le PDG croit néanmoins qu’il faut «du courage (pour réduire l’endettement) mais il faut faire les choses de façon équilibrée».

«On ne va pas se sortir des déficits à court terme. Ça va exiger des efforts. Tous et chacun devront contribuer. Il faudra également créer de la prospérité et générer des revenus», a-t-il souligné. 

Le financier n’a pas voulu de donner de leçons aux grands gestionnaires mais il a tout de même précisé qu’il est «crucial, si on veut maintenir des entreprises en santé financière, de s’éloigner de l’endettement et de se constituer des liquidités».

«On a déjà dit qu’on était fou de conserver 1 milliard $ en liquidités, mais c’était le bon choix», a dit Paul Demarais.

Le luxe en croissance ?

De son côté, Louis Chênevert, président du conseil et chef de la direction de United Technologies (Pratt & Whitney), a insisté sur l’importance d’«accompagner les fournisseurs» quand les temps sont plus difficiles.

«Nous avons connu une baisse de nos ventes (de 59 milliards à 53 milliards $ US) de 2008 à 2009, et nous avons dû acheter des fournisseurs, dans certains cas, pour les faire passer à travers la crise. Nous avons fait preuve d’une plus grande volonté de les aider», a-t-il dit.

Renaud Dutreil, président de la la firme LVMH Amérique du Nord, aux Etats-Unis, a pour sa part reconnu que l’industrie du luxe dans laquelle évolue cette firme (ventes de 17 milliards $US) a eu chaud dans le dos en raison de la crise des marchés financiers. 

«On s’est adaptés. On continue de vendre du rêve. On continue de miser sur nos marchés en Europe, aux Etats-Unis, par exemple, mais on fait des efforts du côté de la Chine, de l’Inde, du Brésil. Il faut remplir le réservoir des consommateurs. Et on sait que les Chinois vont apprécier boire du champagne (du Dom Pérignon) pour souligner leur réussite économique», a-t-il dit.

Pour sa part, Alain Batty, qui a fait carrière à la haute direction du fabricant Ford Canada, a qualifié de «tsunami» la tempête qui a frappé l’industrie de l’automobile mondiale au cours des derniers mois.

«On a subi les contrecoups des difficultés rencontrées par les banques. Dans l’automobile, 90 % des véhicules étaient vendues avec du financement bancaire», a-t-il rappelé.

Il a reconnu que tous les fabricants n’ont pas connu des déboires. Dans le cas de Ford, où il a travaillé pendant 32 ans, la crise a été moins difficile à traverser «parce qu’on avait pris des décisions importantes avant que tout se mette à mal tourner».

«On s’était restructurés avant la crise», a-t-il ajouté.

Alain Batty croit qu’il faudra «de quatre à cinq ans à récupérer les volumes perdus depuis un an».

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