Jorge Luis Zapatero. Photo: Bloomberg.
Le Parlement espagnol a approuvé de justesse jeudi le plan d'austérité destiné à réduire le déficit public du pays, évitant au gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero une défaite embarrassante.
Le plan a été approuvé par 169 voix, contre 168 et 13 abstentions au Congrès des députés (350 sièges). Son rejet aurait constitué un revers sérieux pour le gouvernement.
La cure d'austérité prévoit notamment une réduction des salaires des fonctionnaires de 5 pour cent en moyenne à partir de juin et un gel de la plupart des pensions en 2011. Le plan a été salué par l'Union européenne et les institutions économiques internationales, mais est très critiqué en Espagne. L'objectif est de réduire de 15 milliards d'euros (environ 19,5 milliards $ CAN) les dépenses publiques cette année et en 2011.
Avant le vote, la ministre des Finances, Elena Salgado, a affirmé que ces mesures étaient «douloureuses mais inévitables». L'Espagne, qui a affiché un déficit équivalent à 11,2 pour cent de son produit intérieur brut (PIB) en 2009, est sous pression pour le ramener dans la limite européenne des 3 pour cent d'ici 2013.
Avec le plan d'austérité, le gouvernement espagnol espère également mettre fin aux craintes des marchés sur les risques de contagion de la crise de la dette grecque à des pays comme l'Espagne ou le Portugal.
Le plan a été critiqué par tous les groupes parlementaires, à l'exception des socialistes. Mariano Rajoy, le chef du Parti populaire (PP, conservateur), principal parti d'opposition, a dénoncé des mesures «improvisées, insuffisantes et injustes».
Josep Antoni Duran y Lleida, Catalan à la tête de la coalition Convergencia i Unio, a déclaré avant le vote qu'il s'abstiendrait pour permettre l'adoption du texte. «Je ne veux pas que l'Espagne soit aidée comme la Grèce», a-t-il expliqué, tout en demandant, à l'instar du PP, la tenue d'élections anticipées.
L'Espagne enregistre un taux de chômage de 20 pour cent, le plus élevé de l'UE, et est, de toutes les économies majeures européennes, celle qui est la plus lente à sortir de la récession. D'autres pays européens - Grèce, Italie, Irlande, Portugal et Grande-Bretagne - ont déjà annoncé des mesures de rigueur.
