Le Canada devrait connaître en 2013 une croissance de 1,8%, estime jeudi le Fonds monétaire international (FMI), se montrant plus prudent que la banque centrale du pays qui mise sur 2% et encourageant l'Etat à engager des réformes pour réduire la dette publique.

Dans son rapport annuel sur l'état de l'économie canadienne, le FMI note que des "réformes permettant de contenir durablement les dépenses et de renforcer les revenus" seront requises pour réduire à long terme la dette du gouvernement.

"Ralentir l'augmentation des dépenses de santé au niveau provincial serait particulièrement important à cet égard", indique le rapport du FMI, qui invite aussi le Canada à préparer un "rapport exhaustif sur la viabilité des finances publiques à tous les niveaux de gouvernement".

Dans ce contexte, le FMI pointe le logement comme un secteur particulièrement vulnérable, évoquant le ratio croissant de l'endettement des ménages par rapport à leurs revenus. Si ce ratio continue à monter, dit-il, des "mesures supplémentaires" pourraient être nécessaires.

Enfin, le Fonds évoque "les opportunités et les défis" qu'apportent les cours élevés des matières premières exportées par le Canada. S'ils renforcent la croissance et les revenus du gouvernement, le FMI recommande qu'ils s'accompagnent aussi d'une amélioration de la productivité et de la pénétration de nouveaux marchés.

En outre, les provinces riches en ressources naturelles devraient adopter un cadre fiscal réduisant l'impact de la volatilité des prix des matières premières sur leur économie, ajoute le rapport.

Quant à la croissance à moyen terme, le FMI pense qu'elle pourrait s'accélérer vers la fin 2013 pour atteindre 2,5% en 2014-2015.

Les experts du fonds approuvent la politique monétaire d'Ottawa et pensent qu'elle devrait être resserrée graduellement quand la croissance commencera à se renforcer. "La plupart d'entre eux" pensent aussi qu'il reste encore une marge de manoeuvre pour assouplir encore la politique monétaire afin de relancer l'activité au cas où les perspectives de croissance devaient faiblir, selon le rapport.

Le document cite parmi les freins potentiels à la croissance du Canada l'incertitude liée à la politique financière des Etats-Unis, de possibles turbulences en Europe et le déclin des prix des matières premières entraîné par une croissance plus faible des marchés émergents.

"Un endettement important des ménages et les prix des logements encore élevés rendent le Canada plus vulnérable aux chocs extérieurs, tandis qu'une correction plus abrupte que prévu des déséquilibres intérieurs peut aussi freiner la croissance", soulignent les économistes du FMI.

Quant à la dette publique, réduite, selon des estimations, de 1,75 point de pourcentage en 2012 et tombée à environ 34,5% du PIB, elle est inférieure à celle de la plupart des partenaires étrangers du Canada, note le Fonds.