Turquie: plus de 150 mineurs tués dans une explosion

Publié le 13/05/2014 à 19:20

Turquie: plus de 150 mineurs tués dans une explosion

Publié le 13/05/2014 à 19:20

Par AFP

Selon le dernier bilan non officiel livré par le maire de Manisa, Cengiz Ergun, 157 personnes sont mortes dans l'explosion qui a détruit un puits de la mine de charbon dans la ville voisine de Soma, située non loin d'Izmir.

Plus de 150 mineurs ont été tués mardi lors de l'une des pires catastrophes industrielles survenue en Turquie et au moins 200 autres restaient bloqués sous terre au coeur de la nuit malgré les efforts de centaines de secouristes.

Selon le dernier bilan non officiel livré par le maire de Manisa (ouest), Cengiz Ergun, 157 personnes sont mortes dans l'explosion qui a détruit un puits de la mine de charbon dans la ville voisine de Soma, située non loin d'Izmir.

Le précédent bilan de l'Agence pour les désastres (AFAD) faisait état de 17 mineurs tués, 11 blessés et plus de 200 pris au piège à plus de 2 km de profondeur.

Au coeur de la nuit, des norias de secouristes extirpaient au compte-goutte des blessés, la plupart souffrant de graves difficultés respiratoires, devant des centaines de collègues et de membres de leurs familles en quête de nouvelles d'un proche, prisonnier du sous-sol.

De nombreux gendarmes et policiers en armes étaient déployés autour du site pour faciliter les allées et venues incessantes de dizaines d'ambulances entre le site de la catastrophe et l'hôpital de Soma.

"J'attends des nouvelles de mon fils depuis le début de l'après-midi", a déclaré à l'AFP une femme d'une cinquantaine d'année perchée sur des palettes de bois, Sena Isbiler. "Je n'ai aucune nouvelle, il n'est toujours pas ressorti".

"Il y a déjà eu des petits incidents ici, mais là, c'est la première fois qu'on voit un tel accident, aussi grave que ça", a confié un mineur Coskun, encore sous le choc.

"J'attends mon fils depuis le début de l'après-midi. Je n'ai aucune nouvelle. Il n'est pas encore sorti", a dit à l'AFP Sena Isbiler.

Un responsable de la sécurité, qui a souhaité gardé l'anonymat, a indiqué à l'AFP que quelque 50 mineurs avaient déjà été évacués en fin de soirée.

 

Prisonniers

Selon des médias locaux, un total de 580 personnes se trouvaient dans la mine au moment de l'explosion. Un grand nombre est parvenu à s'échapper mais une autre partie d'entre eux restait inaccessible, coincée dans une poche isolée, a indiqué à l'AFP un cadre de la mine ayant requis l'anonymat.

"Notre priorité est d'atteindre nos employés sous terre", a dit à la presse le ministre de l'Énergie Taner Yildiz, qui s'est rendu sur place.

"Quatre équipes de sauveteurs travaillent dans la mine. Le feu crée des problèmes mais de l'oxygène est injecté dans les puits qui n'ont pas été touchés", a-t-il ajouté.

Selon les premiers témoignages, l'explosion a eu lieu vers 12h30 GMT, apparemment provoquée par un transformateur électrique, et a provoqué un effondrement bloquant les mineurs dans les galeries.

Dans un communiqué, la compagnie minière Soma Komur a estimé que l'effondrement était "un accident tragique". "Malheureusement certains de nos employés ont perdu la vie dans cet accident", a-t-elle souligné.

"L'accident est survenu malgré un maximum de mesures de sécurité et des inspections mais nous avons réussi à intervenir rapidement", a assuré l'entreprise.

Le ministère turc du Travail et de la Sécurité sociale a indiqué que la mine avait été inspectée la dernière fois le 17 mars et qu'elle appliquait les normes en vigueur.

"Il n'y aucune sécurité dans cette mine. Les syndicats ne sont que des pantins et la direction ne pense qu'à l'argent", a toutefois affirmé à l'AFP un mineur, Oktay Berrin.

"Il y a des gens qui sont en train de mourir là-dedans, des blessés, et tout ça pour des histoires de pognon", a renchéri, très en colère, un de ses collègues, Turgut Sidal.

S'exprimant devant la presse à Ankara, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a exprimé ses "plus sincères condoléances" aux familles des victimes.

"Certains des mineurs ont été sauvés et j'espère que nous serons capables de sauver les autres", a-t-il ajouté.

Le spécialiste de l'industrie minière, Vedat Didari, de l'Université Bulent Ecevit de Zonguldak, a indiqué à l'AFP que le risque principal tenait au manque d'oxygène. "Si les ventilateurs sont en panne, les mineurs peuvent mourir en une heure", a-t-il dit.

Les explosions dans les mines sont fréquentes en Turquie en particulier dans celles du secteur privé où, souvent, les consignes de sécurité ne sont pas respectées.

L'accident le plus grave est survenu en 1992 quand 263 mineurs ont été tués dans une explosion de gaz dans la mine de Zonguldak.

Le district de Soma, qui compte environ 100.000 habitants, est un des principaux centres pour l'extraction de la lignite, principale activité de la région.

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