Trois autres expériences de relocalisation industrielle


Édition du 05 Mai 2018

Trois autres expériences de relocalisation industrielle


Édition du 05 Mai 2018

Par François Normand

[Photo: Harry Moser / Facebook]

1. États-Unis

Après la récession mondiale de 2007-2008, les États-Unis ont commencé à s'intéresser à la réindustrialisation de l'économie américaine. Objectif : rapatrier à terme quatre millions d'emplois manufacturiers. En 2010, Harry Moser, un leader de ce mouvement, a fondé Reshoring Initiative, un organisme qui vise à rapatrier aux États-Unis des usines et des emplois bien rémunérés et à forte valeur ajoutée. Reshoring Initiative aide notamment les entreprises américaines à calculer le coût réel de la fabrication à l'étranger par rapport à la fabrication locale. Washington s'est impliqué dans ce projet grâce à l'Insourcing Forum, ainsi que 20 leaders d'affaires américains bien en vue.

Résultats : entre 2000 et 2003, les États-Unis ont relocalisé 12 000 emplois en moyenne par année. En 2016, c'étaient plus de 77 000.

2. Union européenne

Bruxelles a l'intention de soutenir un mouvement de réindustrialisation. Objectif : augmenter le poids du secteur manufacturier dans l'économie européenne pour le faire passer de 15 % à plus de 20 % d'ici 2020. L'Union européenne veut y arriver par l'entremise d'initiatives de la Commission européenne (« A stronger European Industry for Growth and Economic Recovery » et « For a European Industrial Renaissance »). Cette réindustrialisation du Vieux Continent passe notamment par une meilleure compétitivité des entreprises européennes. La Commission européenne a aussi créé l'European Reshoring Monitor, qui a le mandat de déceler, d'analyser et de résumer les preuves de relocalisation d'activités manufacturières en Europe.

Résultats : l'European Reshoring Monitor recense plus de 130 cas de relocalisations dans les 12 à 16 derniers mois. Plus de 10 000 emplois manufacturiers ont été rapatriés sur les 70 cas où l'information était accessible.

3. Japon

Ces dernières décennies, le pays a été fortement touché par la délocalisation de la production dans les pays asiatiques à faibles coûts de production, dont la Chine. Le Japon vient d'amorcer des démarches de substitution des importations manufacturières par de la fabrication locale. Le gouvernement offre des mesures incitatives liées à la robotisation des procédés afin d'augmenter la compétitivité des entreprises. Tokyo a aussi réduit l'impôt des sociétés et lancé des programmes pour redynamiser d'anciennes régions manufacturières.

Résultats attendus : une augmentation de 3 % de la fabrication manufacturière au Japon à court terme.

Source : Deloitte et E&B Data

Méthodologie de l’étude

Puisque les économies du Canada et des États- Unis sont très intégrées, Deloitte et E&B Data ont exclu le commerce canado- américain de l’analyse qui vise à déterminer des cibles de substitution des importations manufacturières. Les auteurs ont déterminé des « gisements d’occasions » à partir de critères bien précis. Les produits doivent pouvoir être fabriqués par des entreprises québécoises « innovatrices et concurrentielles » sur les marchés internationaux. Ces sociétés doivent avoir démontré leur capacité de prendre de l’expansion afin de répondre à une demande plus importante. Enfin, il doit y avoir un marché de « consommation dynamique » pour ces produits au Québec et en Amérique du Nord.

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