Sièges sociaux: Marc Dutil soutient la démarche de Québec

Publié le 25/02/2014 à 16:47

Sièges sociaux: Marc Dutil soutient la démarche de Québec

Publié le 25/02/2014 à 16:47

Par Stéphane Rolland

Marc Dutil, pdg de Canam. Photo: Martin Martel

Marc Dutil est en accord avec l’esprit du rapport du Groupe de travail sur la protection des entreprises québécoises. Québec a le droit de vouloir protéger les sièges sociaux, a dit le dirigeant du Groupe Canam en entrevue avec Les Affaires.

«C’est correct d’explorer des façons de s’assurer que les grands sièges sociaux ne quittent pas le Québec trop facilement, répond-il. L’effort est valable, le sujet est valable.»

En juin dernier, le gouvernement Marois a demandé à un comité de trouver des solutions afin de retenir les sièges sociaux au Québec et de les protéger contre des offres d’achat hostiles. Le comité, présidé par Claude Séguin, haut-dirigeant de CGI, est composé de personnalités bien en vue dans le milieu des affaires, notamment Andrew Molson, de la famille entrepreneuriale Molson, l’ancien pdg de Rona André Dion, l’ancienne ministre des finances libérale Monique Jérôme-Forget et Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Le groupe de travail, qui a dévoilé son rapport en même temps que le budget provincial jeudi dernier, identifie Groupe Canam comme l’une des huit sociétés québécoises inscrites en vertu de la Loi sur les sociétés par actions du Québec (LSAQ) qui sont considérées «vulnérables» à une offre d’achat non sollicitée. Le principal intéressé relativise toutefois ce risque. « En cinquante ans d’existence, nous n’avons jamais eu à gérer cette situation-là», nuance M. Dutil.

Québec a fait part de son intention de modifier «rapidement» la LSAQ. Le but est de donner plus d’outils aux administrateurs de sociétés afin de se protéger contre une offre d’achat non sollicitée.

Le rapport propose notamment de permettre aux sociétés d’accorder un droit de vote supplémentaire aux actionnaires qui détiennent leurs titres depuis plus de deux ans. Des recommandations sur la fiscalité ont aussi été formulées, mais le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a dit que le contexte budgétaire « serré » ne permettait pas d’y donner suite pour l’instant.

Le conseil d’administration de Groupe Canam évaluera la possibilité de se prémunir des outils que Québec veut mettre à sa disposition. «Le conseil d’administration a le mandat d’évaluer tout ce qui peut nuire à Canam», affirme le pdg, précisant qu’il n’est pas le représentant du conseil. «C’est sûr qu’il y en a qui vont en parler. Ils vont regarder comment on peut poser des gestes qui vont protéger la société.»

Metro favorable au rapport

Metro, qui fait elle aussi partie des huit entreprises «vulnérables», appuie aussi l’esprit du groupe de travail, affirme Geneviève Grégoire, porte-parole de l’entreprise. «Nous voyons d’un bon œil le rapport, répond-elle. C’est un pas dans la bonne direction. Nous sommes en faveur des mesures qui donnent des moyens de se protéger contre les offres d’achat hostiles.»

Lors de sa dernière assemblée annuelle, Eric R La Flèche, dirigeant de l’épicier québécois, avait pris la parole publiquement pour demander aux autorités des marchés de permettre aux conseils d’administration de dire non à une offre publique d’achat sans être obligés de la présenter aux actionnaires.

Lire le blogue de Yvan Allaire sur le même sujet Le Québec: sièges sociaux et prises de contrôle

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