Alors que les coûts des denrées explosent pour la deuxième fois en trois ans, un organisme d'aide international prévoit que le prix de certains produits de première nécessité, comme le maïs, doublera au cours des 20 prochaines années dans le cadre d'une crise permanente déclenchée par une hausse de la demande, des récoltes qui n'augmentent pas et les changements climatiques.
Le rapport publié mardi par Oxfam affirme que la demande pour la nourriture croîtra de 70 à 90 pour cent d'ici 2030, sans compter l'impact des changements climatiques. Des sécheresses de plus en plus fréquentes, des inondations et des transformations de l'agriculture causées par les changements climatiques augmenteront la pression sur ce que l'organisme qualifie de système déjà défaillant.
Dans son rapport intitulé "Cultiver un avenir meilleur", Oxfam affirme que le système alimentaire titube sous l'intense pression des changements climatiques, de la dégradation écologique, de la croissance de la population, de la hausse des prix de l'énergie et de la hausse de la demande pour la viande et les produits laitiers. Il faut aussi tenir compte de la concurrence pour les terres afin de produire des biocarburants, combler les besoins de l'industrie et assurer l'urbanisation.
Le rapport stipule que 925 millions de personnes, soit une sur sept, souffrent de la faim, et que ce total doit dépasser un milliard d'ici la fin de l'année.
Au dire de Gonzalo Fanjul, un conseiller politique pour Oxfam, si les gens estiment qu'il existe actuellement une crise, ce sera alors le cataclysme dans 30 ans si le statu quo demeure.
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a indiqué que les prix des denrées étaient plus élevés qu'ils ne l'ont été au cours des 20 dernières années, surpassant la hausse des prix de 2008 qui a déclenché des émeutes dans plusieurs villes de la planète.
Selon l'organisation établie à Rome, l'instabilité créée par les prix élevés du pétrole devrait se poursuivre.
Le rapport d'Oxfam blâme en partie les spéculateurs boursiers, affirmant que trois compagnies contrôlent 90 pour cent du commerce du grain. L'organisme a appelé à une meilleure réglementation de la spéculation sur le marché international des aliments.
