Le débrayage appréhendé à Postes Canada prendra finalement la forme d'une grève tournante, qui commencera jeudi à 23h59, heure normale de l'Est. Jeudi après-midi, les deux parties gardaient toutefois espoir d'éviter une suspension des services. Les prochaines heures seront donc cruciales.
Les parties ont notamment discuté au bureau de la ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, a-t-on indiqué du côté syndical.
Le conseil exécutif du syndicat se réunissait à compter de 16h pour faire le point sur l'avancement des négociations en vue de renouveler la convention collective. La réunion devait se tenir vers midi mais elle a été reportée.
Il semble que la direction des Postes ait bonifié ses offres dans l'espoir d'en venir à une entente avec le syndicat des 48 000 travailleurs.
Quelques heures avant le début de la grève, les deux parties ont confié, lors d'entrevues, leur espoir de ne pas avoir à recourir à ce moyen de pression.
Techniquement, la grève débutera à 23h59 heure avancée de l'Est, soit 22h59 à l'heure locale de Winnipeg.
"Quelle que soit la décision qui sera prise au niveau des activités de grève, nous, on est disponible pour négocier. Ça ne marque pas la fin de la négociation. Il n'y a pas rupture", a indiqué en entrevue Jacques Valiquette, directeur national du syndicat pour la région du Montréal métropolitain.
"On a espoir que ça se règle, on a toujours espoir, mais si on doit utiliser notre droit de grève, bien on n'aura pas le choix, on va le faire", a conclu de son côté Denis Poirier, premier vice-président du syndicat, section locale de Québec.
Du côté de la direction, Anick Losier, directrice des relations avec les médias chez Postes Canada, a exprimé le même espoir. "C'est dommage qu'ils veulent déjà commencer (à débrayer). Nous, pour l'instant, on est concentrés à essayer d'en arriver à une entente négociée avant l'heure limite."
Mme Losier affirme que Postes Canada a fait "de nouvelles concessions" depuis mercredi, afin de tout tenter pour éviter la grève. "On a répondu aux inquiétudes du syndicat", assure-t-elle.
Mme Losier prévient qu'une grève aux Postes aurait des conséquences néfastes et fort étendues. "Ça va faire mal à tout le monde; ça va faire mal aux petites et moyennes entreprises; ça va faire mal aux personnes âgées, ça va faire mal aux employés, à l'entreprise. Ce n'est jamais bon un arrêt de travail comme ça."
Comme c'est généralement le cas lors d'une grève tournante, le débrayage dans la capitale manitobaine ne durera que 24 heures, avant de se poursuivre dans d'autres villes au pays. Le syndicat n'a pas voulu préciser quelles municipalités seront touchées par la suite.
