Nous aussi, aurons à payer la carte de crédit

Publié le 13/05/2010 à 16:19

Nous aussi, aurons à payer la carte de crédit

Publié le 13/05/2010 à 16:19

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. Bien sûr, le Québec n’est pas la Grèce. Nous avons beaucoup moins de travail au noir et notre État est moins socialisant et moins gros que celui de la Grèce.

Par contre, nous vivons nous aussi au-dessus de nos moyens et nous avons une jolie dette sur nos épaules.

En tenant compte de notre part de la dette fédérale, la dette publique que nous avons sur nos épaules comme contribuables québécois représente 94 % de notre produit intérieur brut. Si nous étions un pays, cela nous placerait au 5e rang des pays de l’OCDE, derrière le Japon, l’Italie, la Grèce et l’Islande. Rien d’enviable.

Arrêtons de pelleter par en avant

Alors quand je vois que le gouvernement du Québec s’apprête à jeter du lest sur le ticket orienteur ou la franchise santé, peu importe comment on appelle cette contribution, je me dis qu’il faudra quand pays un jour payer.

Tous les pays européens demandent des contributions aux consommateurs de services de santé, qui, rappelons-le, est un bien privé.

Et qui paieront s'il n'y a pas de contribution des usagers ? 60 % des contribuables, car il y en a 40 % qui ne paient aucun impôt tout en consommant des services publics (santé, éducation, sécurité sociale, etc.) fournis par l'État.

Soyons bien conscients que nous vivons depuis des décennies sur la carte sans en rembourser le solde annuel... aux dépens en partie des contribuables d’aujourd’hui, mais surtout aux dépens de ceux de demain, qui sont nos enfants et nos petits-enfants. C'est intenable et irresponsable.

Ne pas prendre conscience du déséquilibre intergénérationnel qui ne cesse de grossir et refuser de payer un peu plus aujourd’hui pour éviter de grosses ponctions fiscales dans les poches des contribuables de demain, c’est afficher un je-m'en-foutisme inaccepotable et injuste envers ceux qui vont suivre comme contribuables.

Plan d’austérité

Outre la Grèce qui est obligée de mettre en place un plan d’austérité très draconien, voici que le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni annoncent eux aussi des plans de réduction sévère de leurs dépenses qui feront autrement plus mal que ce que le gouvernement du Québec demande dans son dernier budget.

Préparons-nous donc à payer, notamment sous la forme de tarifs, qui est la meilleure formule de paiement pour ce que nous consommons maintenant.

Car plus nous gonflons le solde de notre carte de crédit, plus ça fera mal quand les banques cesseront de nous prêter, comme elles l'ont fait pour la Grèce.

Il sera trop tard pour sortir "j'aurais donc dû..."

 

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