Montréal International rapporte une baisse de 23% des investissements internationaux

Publié le 26/02/2024 à 10:46, mis à jour le 26/02/2024 à 15:00

Montréal International rapporte une baisse de 23% des investissements internationaux

Publié le 26/02/2024 à 10:46, mis à jour le 26/02/2024 à 15:00

Par La Presse Canadienne

Stéphane Paquet, président-directeur général de Montréal International (Photo: La Presse Canadienne)

Montréal International a accompagné 23% moins d’investissements étrangers dans la grande région métropolitaine en 2023 dans un contexte de ralentissement économique.

L’organisme sans but lucratif a accompagné 87 projets, dont 48 étaient le fait d’entreprises qui n’étaient pas établies dans la région, pour un total de 2,74 milliards de dollars en 2023. La valeur des investissements recule ainsi de 23% par rapport aux 3,58 milliards de dollars répartis dans 102 projets en 2022.

Après les sommets de 2021 et 2022, la taille des investissements approche des niveaux prépandémiques.

La baisse des investissements accompagnés s’inscrit dans un contexte de ralentissement économique mondial, a expliqué le président-directeur général de Montréal International, Stéphane Paquet, en conférence de presse, lundi.

«Quand on regarde l'économie mondiale, au moment où on se parle, il y a trois pays du G7 qui sont en récession, souligne-t-il. Il y a l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon.»

Stéphane Paquet a souligné que le ralentissement dans le secteur des technologies a eu un effet défavorable sur la capacité d’attirer des projets.

Après une période de «folie furieuse» où les sociétés technologiques avaient de nombreux projets de développement et d’importants besoins de main-d’œuvre, la hausse des taux d’intérêt a forcé de nombreuses entreprises à prioriser rapidement la rentabilité avant la croissance.

Ce vent contraire a entraîné l’abandon de deux projets technologiques avant leurs annonces officielles, a raconté Stéphane Paquet. «Il y en a eu un en début d'année en provenance des États-Unis, l'autre à l'automne. On regardait tous nos calendriers pour savoir à quelle date on pouvait aller couper le ruban et du jour au lendemain, le projet a tout simplement été annulé.»

La fin des surplus d’électricité fait en sorte que le Québec doit faire des choix quant aux nouveaux grands projets industriels qu’il tente d’attirer. C’est notamment le cas pour le secteur des centres de données, qui ne fait plus partie des industries jugées prioritaires.

«La réalité, elle est tout simplement mathématique, a illustré Stéphane Paquet. On n'a pas l'électricité requise pour répondre à tous ceux qui en voudraient. Donc, le gouvernement fait des choix.»

 

Un plaidoyer pour plus d’aide gouvernementale

Dans son discours, le président du conseil d’administration de Montréal International, Jean Laurin, a lancé un plaidoyer afin de financer davantage la mission de Montréal International, dont l’enveloppe budgétaire n’a pas suivi l’inflation. 

«Montréal International est en mesure d’offrir beaucoup plus, a plaidé l’homme d’affaires qui quittera ses fonctions au printemps. J’encourage les gouvernements à être audacieux. Audacieux, c’est le mot qu’il faut retenir.» 

Invité à clarifier sa pensée, Jean Laurin a dit qu’il estimait que Montréal International serait en mesure d’amener davantage de retombées économiques en obtenant plus d’argent.

«Dans mon esprit, il y a quelque chose qui n'est pas clair, répond Jean Laurin. On n'a pas poussé l'enveloppe [budgétaire]. Autrement dit, si au lieu de donner 14 millions de dollars, on donnait 20 millions de dollars à Montréal International, quel genre de résultat est ce qu'on atteindrait?»

En janvier, Montréal International a annoncé qu’elle mettait à pied près de 19% de ses effectifs, dans la foulée de la perte de certains mandats de Québec et du fédéral.

La perte des mandats d'attraction des étudiants étrangers accordés par le ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration (MIFI) était la principale raison derrière les mises à pied, avait expliqué Stéphane Paquet, en entrevue en janvier, mais il avait également souligné que le budget de l’organisme n’avait pas suivi l’inflation. 

«Quand l'inflation est à 2%, on est capable, on devient plus productif puis on fait des gains, mais quand l'inflation est aussi élevée que ce qu'on a vécu dans les quatre dernières années, bien là, ça fait plus mal», disait-il en janvier.

Jean Laurin, qui quittera son poste au printemps, a dit que son intervention n’avait pas de lien avec les mises à pied annoncées en début d’année. «Non, répond-il. Moi, je suis en affaires. Puis, tous les gens d'affaires vivent avec ça. À un moment donné, quelque chose va bien. Tu investis. Puis, ça va mal et tu n'as pas le choix. Tu es obligé de couper. Tu es obligé de remercier des gens. Ça, c'est la triste réalité.»

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