Les ventes d'aliments certifiés biologiques ont bondi de 28 % entre 2005 et 2006 au Canada, mais cette catégorie représente moins de 1 % des 46,5 milliards de dollars dépensés dans les épiceries. Une enquête de Statistique Canada souligne à la fois l'engouement grandissant des agriculteurs pour le bio, mais également les défis auxquels fait face ce secteur de l'économie, qui sont souvent les mêmes, agriculture biologique ou pas. Selon l'article publié aujourd'hui, les légumes frais remportent la palme des produits certifiés biologiques les plus vendus au pays (25 %), suivis des boissons autres que le lait (18 %), des fruits frais (13 %) et des produits laitiers (11 %). Le tiers restant est constitué d'une variété de produits comme le pain et les céréales, et les aliments préparés et congelés. Suivant la demande, le nombre de fermes certifiées biologiques a grimpé de 60 % entre 2001 et 2006, pour atteindre 3555 fermes. Encore une fois, cette proportion demeure minime puisqu'elle ne représente que 1,5 % des fermes au Canada. Fait intéressant, Statistique Canada quantifie également le nombre de fermes qui ont adopté des pratiques biologiques sans toutefois être certifiés comme tel, soit 12 000. Plusieurs de ces fermes choisissent de ne pas se faire certifier pour des raisons financières et administratives. Combinées, les fermes certifiées et non certifiées représentent environ 6,5 % de la totalité des fermes au Canada. Malgré l'augmentation de l'offre canadienne, il demeure que 93 % des fruits frais consommés et près de la moitié des légumes frais consommés au pays en 2006 étaient importés. Les gains réalisés par les fermes canadiennes ont donc un impact limité sur les fruits et légumes que nous mangeons. Biologiques ou pas, les fermes doivent subir nos hivers, pendant que les consommateurs s'attendent à une diversité de fruits et de légumes frais, douze mois par année. Le nombre de serres biologiques augmente, mais on en compte moins de 1000 à travers le Canada. Les produits biologiques ne s'arrêtent toutefois pas aux fruits et légumes, et l'on observe une croissance importante de l'offre canadienne de viande bio, ainsi que des produits céréaliers et laitiers biologiques. C'est d'ailleurs le Québec qui est le plus important producteur de lait biologique au pays, avec 52 % de la production totale en 2006. La transition d'un marché de niche vers un marché de masse est donc entamée, ce qui se traduit par l'adoption des pratiques biologiques de certains grands joueurs, qui sont déjà bien établis avec leur vente de produits traditionnels (non biologiques). Statistique Canada estime que ces acteurs comprennent mieux les demandes du marché et sont mieux en mesure de livrer, à échéance régulière et toute l'année durant, de grandes quantités de produits qui répondent aux besoins du consommateur moyen. Pour aller plus loin : http://www.statcan.ca/francais/freepub/96-325-XIF/2007000/article/10529-fr.pdf Étude de Statistique Canada