L’éthique dans le stratégique

Publié le 20/03/2009 à 17:21, mis à jour le 27/02/2011 à 20:04

L’éthique dans le stratégique

Publié le 20/03/2009 à 17:21, mis à jour le 27/02/2011 à 20:04

Crédit: Université de Sherbrooke

Ce souci d'arrimer les activités philanthropiques d'une entreprise avec ses objectifs de développement n'est pas sans soulever un questionnement sur le plan éthique. Nous avons posé trois questions de morale en affaires à Michel Dion, avocat et éthicien, professeur à l'Université de Sherbrooke et auteur du livre Philanthropie et Responsabilité sociale de l'entreprise.

La ligne peut sembler mince entre la philanthropie stratégique et le marketing stratégique. N'y a-t-il pas là un problème moral ?

Quand on se dit « Good ethic is good business » ou « Philanthropy is good for business », on instrumentalise l'éthique. Il est évident que si une entreprise a une bonne éthique, elle en tirera des effets positifs. Les employés auront confiance en la direction. Ils seront peut-être plus heureux, donc plus productifs. La collectivité percevra l'entreprise plus positivement. Les consommateurs auront davantage tendance à acheter ses produits. Mais l'éthique ne doit pas devenir un moyen de faire plus d'argent. C'est une manière de mieux agir. Et si cela a pour effet est d'améliorer l'image de l'entreprise, et peut-être même la rentabilité, tant mieux !

Comment une entreprise peut-elle demeurer désintéressée, alors qu'elle sait que ses activités philanthropiques peuvent l'enrichir ?

Un don, par définition, devrait être désintéressé. Mais cela ne signifie pas qu'on ne sait pas qu'on obtiendra des avantages. Soyons réalistes ! Si on donne un million de dollars pour aider les victimes d'un désastre, ce million les aidera vraiment, mais il embellira aussi l'image de l'entreprise. Peut-être que les gens, impressionnés, achèteront alors ses produits, mais ça ne devrait jamais être l'objectif fondamental.

Peut-on alors discuter des avantages que procurent les activités philanthropiques ?

Le risque, en abordant le sujet de cette façon, est d'en arriver très rapidement à conclure que la philanthropie est bonne pour les affaires. La philanthropie n'est pas conçue pour améliorer le bottom line, même si peut-être qu'en bout de ligne, c'est l'effet qu'elle produira. L'important, c'est le but recherché. L'essentiel, c'est le focus. Sur quoi sommes-nous centrés : sur l'autre ou sur nous-mêmes ? Quand une action est focalisée sur les autres, même si on sait qu'on va en tirer profit, il reste que c'est une action altruiste, philanthropique. Le but d'une action philanthropique est d'aider l'autre, sans chercher à en tirer des avantages.

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