Le président du Groupe investissement responsable croit que les sociétés sont plus transparentes. Les changements climatiques sont partout dans les médias. Comment l'investissement responsable s'attaque-t-il à cette problématique ? L'investissement responsable permet d'agir en amont en aidant les entreprises à changer leurs pratiques d'affaires. Les actionnaires peuvent se regrouper et faire avancer les choses de façon importante, entre autres par l'entremise de propositions. Alors qu'il y a quelques années, on se demandait si les changements climatiques étaient réels, les actionnaires demandent maintenant aux entreprises d'évaluer les risques climatiques auxquels elles sont exposées, et d'adopter un plan pour réduire ces risques. De plus en plus, les entreprises sont proactives parce qu'elles voient des occasions d'affaires émerger des préoccupations environnementales. La rémunération parfois excessive des dirigeants est aussi un sujet chaud. Quel rôle les actionnaires activistes peuvent-ils jouer sur ce plan ? Il existe une tendance forte aux États-Unis qui consiste à instaurer un vote sur la rémunération de la haute direction (Say-on-pay). Cette approche est progressivement adoptée au Canada, notamment grâce aux efforts de la Coalition canadienne pour une bonne gouvernance et de Stephen Jarislowsky. Même si de nombreuses entreprises n'ont pas formellement adopté ce mécanisme, la majorité font preuve d'une plus grande transparence à ce sujet. L'objectif est d'établir une rémunération qui sera en lien avec le rendement de l'entreprise. Vrai ou faux ? La récession qui s'annonce mettra à rude épreuve l'investissement responsable, puisque les investisseurs voudront se concentrer sur les questions strictement financières. Faux. En fait, l'investissement responsable permet d'identifier les meilleurs de classe dans différents secteurs, qui deviennent des valeurs refuges dans les temps plus difficiles. L'implication des investisseurs responsables permet d'établir une bonne communication avec les entreprises, et du même coup de favoriser la transparence. Puisque les entreprises "responsables" sont moins exposées aux risques extra-financiers comme l'environnement et la gouvernance, leur titre est moins volatil. De nombreuses études démontrent que ceux qui investissent de façon responsable obtiennent un aussi bon rendement que l'ensemble du marché boursier, tout en faisant leur part pour la société et l'environnement. Cet article est tiré du journal Les Affaires du 15 au 21 mars 2008."