Le Québec officiellement en récession

Publié le 29/06/2009 à 00:00

Le Québec officiellement en récession

Publié le 29/06/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker

Ainsi, le Québec peut être considéré comme officiellement en récession, puisque la plupart des économistes s’accordent pour dire qu’il suffit de deux trimestres consécutifs de baisse du PIB pour y être.

«Ces résultats illustrent la gravité de la récession actuelle puisqu'il s'agit du pire recul depuis le premier trimestre de 1991», écrit d'ailleurs dans une note Hélène Bégin, économiste senior, de Desjardins. 

Cela étant, «le pire est probablement derrière nous, et la forte correction des stocks au premier trimestre (-1,4 G$) constitue un signe encourageant à cet égard», poursuit l'experte.

Les entreprises rivalisent de prudence

Au premier trimestre, l'investissement total a diminué de 6,2% au Québec, soit le double du trimestre précédent.

La chute des investissements des entreprises retient l'attention ce trimestre-ci. Leurs dépenses en machines et matériel (-11,7%) continuent de décroître, et ce, depuis le début de 2008. Celles-ci mettent aussi un frein à leurs dépenses en construction résidentielle (-3,7%) et non résidentielle (-4%).

On observe aussi une baisse du côté des investissements en améliorations et modifications (-0,9%) et du côté des coûts de transfert de propriété (-0,9%), ces derniers diminuant de façon moins marquée qu'au quatrième trimestre de 2008.

Une consommation des ménages anémique

Pour les ménages québécois, les dépenses en biens et services de consommation (+0,1%) ont à peine bougé ce trimestre-ci, après la baisse de 0,7% enregistrée au quatrième trimestre de 2008.

Ce sont les dépenses personnelles en biens (+0,3%) qui ont permis cette faible progression, car les dépenses en services sont restées inchangées. Les consommateurs ont mis un frein aux dépenses en biens durables (-1,6%), mais ont augmenté à nouveau leurs dépenses en biens semi-durables (+1,8%) et non durables (+0,9%).

Plus particulièrement, les dépenses en transport et communication se sont réduites de 2,3%, à cause de la baisse des achats de véhicules automobiles et des dépenses en pièces et réparations.

Les consommateurs ont aussi diminué leurs dépenses en biens et services personnels (-0,5%) et en meubles, accessoires d'ameublement, équipement ménager et entretien du ménage (-0,2%).

En revanche, les dépenses en vêtements et chaussures (+2,7%) sont demeurées en hausse, tout comme les loyers bruts, les combustibles et l'énergie (+1,7%).

Le commerce extérieur atténue le choc

Pour un second trimestre consécutif, le déficit du solde du commerce extérieur s'est amenuisé, conséquence d'un recul de 6,6% des exportations totales de biens et services.

La diminution des exportations provient principalement des exportations internationales (-8,8%). Les exportations vers les autres provinces ont aussi été en baisse (-2,9%).

Du côté des importations, la baisse de 7,4% s'explique principalement par les importations internationales (-9,2%) et, dans une moindre mesure, par celles en provenance des autres provinces (-3,7%).

Diminution du revenu disponible

Au Québec, le revenu personnel a enregistré une diminution de 0,6% au premier trimestre de 2009, pour s’établir à 259 milliards de dollars.

Cette baisse provient des revenus relatifs au travail (rémunération des salariés et revenu net des entreprises individuelles et agricoles) qui se sont contractés de 0,6%, ainsi que des revenus de placement qui ont connu une troisième diminution trimestrielle consécutive (-3,5%).

Ces diminutions ont été en partie compensées par les transferts en provenance des administrations publiques qui ont augmenté de 1,1%, dont une hausse de 8,7% des prestations d'assurance emploi.

De plus, les impôts directs et autres transferts des particuliers aux administrations publiques (-1,1%) ont été en baisse pour un quatrième trimestre consécutif.

Malgré la diminution des impôts, le revenu personnel disponible a reculé de 0,5% au premier trimestre.

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