Même si son économie est solide, le Canada n'est pas immunisé contre les crises internationales comme celles qui secouent l'Europe, a prévenu lundi le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty.
"Le Canada n'est pas une île _ aucun pays n'est désormais une île, nos économies sont clairement interreliées", a déclaré M. Flaherty lors d'un discours prononcé à Toronto à la suite de discussions tenus avec d'autres pays du G7 concernant les risques associés à la crise européenne de la dette et la meilleure façon de la juguler.
Le ministre a souligné que les graves problèmes de la Grèce menaçaient de se répandre à d'autres États. Le Portugal, qui est lui aussi très endetté, subit ainsi une pression de plus en plus forte, tout comme l'Italie, que la firme Moody's menace de décoter.
Selon M. Flaherty, un défaut de paiement de la Grèce pourrait avoir des répercussions sur les systèmes bancaires canadien et américain, ce qui n'est pas souhaitable. À son avis, les conséquences sur le pays serait néanmoins mineures.
À court terme, le marché obligataire canadien pourrait tirer profit de la crise, alors que les investisseurs sont à la recherche de marchés relativement sûrs. La crise pourrait cependant avoir un impact négatif sur les marchés boursiers canadiens et faire baisser les prix des commodités, tandis que les investisseurs sont moins intéressés à prendre des risques et craignent que la crise croissante de la dette n'affaiblisse l'économie mondiale.
Les banques canadiennes, qui investissent dans des obligations de la zone euro, ont été classées comme faisant partie des plus fiables de la planète, financièrement parlant. Mais elles ne sont malgré tout pas immunisées contre la possibilité que la crise grecque déborde des frontières du pays, a précisé M. Flaherty.