Photo : Bloomberg
Considéré comme costaud et musclé il y a à peine quelques mois, le huard se comporte davantage comme une mauviette, ces jours-ci.
Au début de l'année, les analystes n'hésitaient pas à prédire que le dollar canadien prendrait de l'altitude et finirait par atteindre la parité avec le billet vert américain, voire même le dépasser, avant l'été.
Néanmoins, après avoir brièvement flirté avec la parité ce printemps, le dollar canadien a tout été sauf un champion.
Lundi, la devise a reculé sous la barre des 94 cents US et clôturé à 93,90 cents US, soit quelque 3 cents US de moins qu'il y a une semaine. Et il n'est pas exclu qu'elle continue de baisser, en particulier depuis que la reprise économique mondiale a quelque peu perdu de son souffle, affirment les analystes.
Peter Hall, économiste principal d'Exportation et développement Canada (EDC), croit que les prévisions qui voulaient que le huard atteigne et dépasse la parité cette année étaient trop flatteuses pour la devise canadienne.
Tandis que d'autres spécialistes persistaient à prédire une hausse du dollar, M. Hall voyait la devise chuter pour se retrouver dans une fourchette de 90 à 92 cents US avant la fin de l'année.
Son raisonnement était le suivant: le huard, qui dépend des matières premières, finira par être rattrapé par la sombre réalité voulant qu'une réduction de la capacité de production mondiale se traduise par une baisse des prix mondiaux du pétrole et des métaux de base.
D'autres analystes prévoient aussi un affaiblissement à court terme pour le dollar canadien. Mais cela ne veut pas dire que la parité soit hors de question. Lorsque l'économie mondiale sera solidement relancée, elle entraînera le huard dans son sillage, disent-ils.
