Alors que plusieurs municipalités, dont Montréal, vont bientôt instaurer la collecte du compost, la Mauricie pense plutôt adopter l'approche visant à méthaniser les matières résiduelles afin de produire du biogaz. La Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM) veut construire une usine de méthanisation de 92 millions de dollars, qui entrerait en fonction en 2010. La méthanisation consiste à accélérer la décomposition des déchets organiques en biogaz, composé à 50 % de méthane. Le président de la RGMRM, Pierre A. Dupont, signale que le conseil d'administration attend l'évaluation d'une firme externe avant d'aller de l'avant avec le projet. Les services de Samsom-Bélair/Deloitte & Touche ont été retenus, et l'étude devrait être présentée au C.A. d'ici quelques mois. "Je très confiant que le projet va se réaliser", affirme M. Dupont. Avec quelques collègues de la RGMRM, M. Dupont a fait une tournée éclair de plusieurs usines de méthanisation en Europe. Il en est revenu inspiré, et convaincu qu'il s'agissait de la meilleure option pour régler la question des matières organiques d'une manière écologique…et payante. En effet, la méthanisation des déchets d'origine biologique est selon M. Dupont plus rentable que le compostage classique."Il va bientôt y avoir trop de compétition au niveau du compost. Par contre, les revenus du biogaz vont permettre de laisser les coûts de gestion des matières résiduelles au même niveau", explique-t-il. C'est pourquoi le RGMRM est à la recherche d'autres municipalités pour participer au projet, et ainsi contribuer aux coûts de construction. Il cite l'entente avec les Serres du Saint-Laurent, qui utilise le biogaz du site d'enfouissement de Saint-Étienne-des-Grès pour faire pousser ses tomates de marque Savoura, comme un exemple de partenariat bénéfique pour les deux parties. Il ajoute que les Serres du Saint-Laurent ont des projets d'expansion qui pourraient utiliser le biogaz produit par le projet d'usine de méthanisation."De toute façon, je ne m'inquiète pas du tout d'être pris avec le biogaz. Plusieurs utilisations potentielles existent, notamment au niveau de la production d'électricité, du chauffage et même du transport", explique M. Dupont. Une flotte de 250 autobus fonctionnant au gaz naturel, qu'il a vue à SmithTown dans l'État de New York, a confirmé la faisabilité de cette option pour le président du RGMRM. Enfin, il ajoute qu'il ne faut pas sous-estimer l'avantage fourni par le fait que les citoyens n'auront pas à trier leurs matières organiques dans un troisième bac de récupération."On se fait dire par les gens qu'ils ne sont pas très chauds à l'idée d'un bac à compostage", laisse tomber M. Dupont. Pour aller plus loin: http://www.rgmrm.com/ Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie