Une étude canadienne affirme que la presque totalité des produits de détails exagèrent ou mentent à propos de leurs propriétés écologiques : seulement un des 1018 produits examinés par TerraChoice Environmental Marketing ne fait pas du "greenwashing" ! L'entreprise spécialisée en marketing environnemental a évalué 1753 promesses ou déclarations se trouvant sur les produits en question. Ceux-ci étaient issus du secteur des cosmétiques, de l'électronique, de la rénovation et des produits d'entretien, notamment. TerraChoice a dressé un tableau des six "péchés" commis par les entreprises qui mettent en marché des produits se vantant d'être écolos, avec la proportion des produits coupables de ce péché en parenthèse : 1- Péché du compromis caché : les appareils électroniques dits à"haute efficacité énergétique" qui contiennent des matières dangereuses. (57 %) 2- Péché d'absence de preuve : un shampoing qui se dit certifié biologique sans préciser quelle certification il a obtenue. (26 %) 3- Péché d'imprécision : un papier qui est fabriqué avec des fibres recyclées, sans toutefois indiquer la proportion de ces fibres. (11 %) 4- Péché de non-pertinence : les produits qui se targuent de ne pas contenir de CFC, alors que ceux-ci ont été interdits il y a plusieurs années. (4 %) 5- Péché du moindre des deux maux : une cigarette contenant du tabac biologique. (1 %) 6- Péché de fabulation : un produit qui se dit certifié Energy Star, alors que ce n'est pas le cas. (1 %) Le péché du compromis caché est de loin le plus important, et peut-être le plus insidieux, souligne TerraChoice. En effet, ces affirmations ne sont pas fausses, mais elles présentent un produit comme étant plus vert qu'une évaluation environnementale plus complète aurait permis de le constater. Dur jugement Les conclusions de TerraChoice semblent confirmer ce que plusieurs cyniques affirment à propos des produits écolos, c'est-à-dire qu'ils sont verts que d'un point de vue rhétorique. Quelques bémols pourraient par contre être apportés aux affirmations de TerraChoice. Tout d'abord, le concept du compromis caché élimine de facto la très grande majorité des produits se disant écolos. Seuls les produits ayant été conçus selon une approche d'analyse du cycle de vie (ACV) pourraient répondre à ce critère. Or si l'ACV est une démarche particulièrement rigoureuse, elle n'est actuellement appliquée que par une poignée d'entreprises. Est-ce qu'un produit, qui n'est pas vert de tous les points de vue, ne peut pas pour autant souligner les progrès réalisés en matière d'efficacité énergétique, par exemple ? Il est vrai que de fausses promesses écologiques engendrent le cynisme chez les consommateurs. Il est également vrai que l'engouement actuel pour le développement durable a comme effet pervers de voir ce concept utilisé à toutes les sauces. Ceci dit, il est pertinent de se demander si le rejet en bloc des produits"écolos" entraînera un resserrement des critères utilisées pour se dire vert, ou une hausse du cynisme que l'étude dit vouloir éviter… Pour aller plus loin : http://www.terrachoice.com/Home/Six%20Sins%20of%20Greenwashing/The%20Six%20Sins The Six Sins of Greenwashing