La filière géothermique, qui consiste à utiliser la température constante du sol pour chauffer ou climatiser, pique l'intérêt d'un nombre croissant de Québécois. "On assiste à une croissance galopante dans ce secteur, même si le nombre de projets réalisés demeure modeste", explique Jean Lacroix, président de l'Association québécoise pour la maîtrise de l'énergie (AQME). Il estime à quelques dizaines, voire une centaine, le nombre de projets géothermiques déjà réalisés ou en cours au Québec. M. Lacroix ajoute toutefois qu'il est actuellement difficile de répertorier tout ce qui se fait dans cette filière. Dans le secteur résidentiel, le volume de chauffage et de climatisation est souvent trop faible pour rentabiliser les investissements nécessaires. L'engouement est plutôt visible dans les grands bâtiments commerciaux et institutionnels, pour qui passer à la géothermie peut s'avérer rentable en seulement trois ans, souligne le président de l'AQME."En fait, le danger est de croître si rapidement que des erreurs vont se répéter, alors qu'une communication adéquate entre les différents acteurs permettrait d'éviter cette situation", poursuit-il. Signe de maturité croissante, l'AQME organisait hier son premier colloque sur la géothermie."L'objectif est d'asseoir les intervenants afin de maximiser les échanges. L'industrie québécoise de la géothermie est actuellement en train de se structurer, et on vise une dissémination des bonnes pratiques", explique M. Lacroix en entrevue. Selon lui, la technologie de la filière géothermique peut dorénavant être considérée mature dans le cas de plusieurs applications, mais le marché ne l'est pas."Par exemple, un projet de puits communs dans un parc industriel peut être très intéressant d'un point de vue économique. Mais comparativement à Gaz Métro qui est responsable de l'entretien de son réseau de distribution de gaz, il faut déterminer à qui revient cette responsabilité dans le cas d'un réseau géothermique", explique-t-il. Ce type de barrières freine actuellement la croissance de l'industrie, dit M. Lacroix. Il cite par exemple le projet du 740 Bélair, un bâtiment du gouvernement fédéral en construction à Montréal, afin de montrer qu'il existe des solutions pour mettre sur pied des projets géothermiques réussis. Pour aller plus loin : http://aqme.org/Accueil.aspx AQME