Les analystes financiers de la banque CIBC estiment que la filière nucléaire connaîtra une croissance importante aux cours des prochaines années, en Amérique du Nord comme ailleurs, puisque cette énergie n'émet pas de GES. Jeffrey Rubin, analyste à la CIBC, affirme que le marché de l'énergie revient progressivement au nucléaire. Il cite le gouvernement ontarien qui a annoncé un plan de 40 milliards (G$) pour rénover les centrales nucléaires de la province et le géant de l'électricité TXU qui a annulé la construction de centrales au charbon au Texas pour plutôt bâtir des centrales nucléaires. Ces centrales seraient les premières à être construites aux États-Unis en presque trente ans. Il faut ajouter à cela les sept nouvelles centrales qui entreront en fonction d'ici la fin de l'année, la plupart en Asie. La demande pour l'uranium est donc de plus en plus forte, au point où la CIBC prévoit que le prix de cette matière doublera cette année comparativement à son niveau de 2006, continuant une croissance phénoménale depuis quelques années. Les analystes annoncent un prix de 140 $ la livre d'ici la fin de 2007, tandis que la même quantité s'échangeait pour 7 $ en 2000. Il reste donc à voir si les normes imposées sur le secteur électrique dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques seront suffisamment sévères pour relancer un secteur jusqu'à récemment moribond. Les questions entourant les déchets, le danger de prolifération et d'accidents, la perception négative du nucléaire par l'opinion publique mais également les réticences du monde des assurances et des institutions bancaires représentent des obstacles importants à une croissance de l'énergie nucléaire. On retrouve actuellement 435 centrales nucléaires dans le monde, qui produisent 16 % de l'électricité mondiale. Pour aller plus loin : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/miapr07.pdf CIBC - Monthly Indicators